Sous l’impulsion des professionnels, le Maroc est en train de créer un nouveau label halal visant à soutenir les exportations agroalimentaires. Les travaux sont menés depuis décembre dernier par l’Institut marocain de normalisation [Imanor], rattaché au ministère de l’Industrie, fait savoir La Vie éco, précisant que «les oulémas ont pris part aux débats pour formuler ce nouveau projet de norme». Selon les initiateurs, cette norme présente une large concordance avec la norme sur les produits halal de l’Organisation de la conférence islamique [OCI], qui fait la synthèse de plusieurs normes nationales. «Cela devrait donner plus de chances à la future norme marocaine d’être reconnue par les marchés importateurs», estime la responsable normalisation agroalimentaire à l’Imanor, Khadija Haouati. La nouvelle norme devra entrer en vigueur dans les prochains jours après approbation du ministre de l’Industrie et publication au Bulletin Officiel.
Nouveau label ou encore nouvelle norme, tout simplement parce qu’elle viendra remplacer celle en vigueur depuis fin 2010. Elaborée selon le modèle malaisien, elle n’avait pas vu «l’adhésion des oulémas marocains». Un fait qui l’avait démuni de toute crédibilité et comme le fait remarquer un professionnel, aucun industriel «n’a cherché à se labelliser selon cette norme».
Par ailleurs, il faut noter que l’essor du halal sur le marché international a poussé plusieurs industriels locaux à se lancer, mais sans succès, faute de label reconnu. C’est le cas de Koutoubia qui a récemment reporté son implantation en France. En fait, l’accès aux marchés à l’export de produits halal est conditionné par l’obtention d’un label qui doit être délivré par un organisme accrédité reconnu dans les marchés des pays importateurs. Cependant, même si le Maroc a décidé de prendre les choses en main afin d’aider les professionnels à jouir de cette opportunité, le tout ne sera pas joué. Il faudra du temps avant que le pays soit un véritable concurrent de ceux déjà impliqués dans l’industrie halal internationale à l’instar de la Turquie. «Lorsqu’un industriel marocain souhaitera écouler les produits dotés du label halal marocain auprès de distributeurs étrangers, ceux-ci devront encore mandater des experts pour s’assurer de la conformité des modes de production avec leurs propres exigences», expliquent Nathalie Barbe, directeur général du Centre technique des industries agroalimentaires [Cetia] rattaché à la fédération des industriels de l’agroalimentaire.
Des prétendants déjà prêts
Qu’à cela ne tienne, plusieurs entreprises seraient déjà prêtes à se faire labelliser. «Nestlé Maroc sera le premier à être labellisé halal», confirme à Yabiladi Omar Benchekroun, responsable communication chez Nestlé Maroc. En effet, l’information circule déjà dans la presse, mais aucune confirmation n’avait été donnée par l’entreprise. La presse parle également de Coca cola, Kraft Foods et Koutoubia qui seraient prêts à se faire labelliser.
La création de ce label créera certainement une nouvelle dynamique autour de l’industrie halal dans le royaume, puisqu’en marge de cela, les professionnels marocains préparent un salon Halal dédié à l’export qui se tiendra du 13 au 15 septembre 2012. Toutefois, contacté par Yabiladi, le ministère de l’Industrie n’a pour l’instant donné aucune précision sur la nature des produits qui seront exportés sous ce label ou même les pays importateurs, sachant que la viande marocaine est interdite sur le marché européen pour des raisons phytosanitaires.