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Grand Angle  

Le PJD aux premières loges de la normalisation entre le Maroc et Israël

Alors qu'il n'avait de cesse de dénoncer toute normalisation avec Israël, le PJD s'est vu jouer les premiers rôles. Comment la signature de l'accord par Saad-Eddine El Othmani sera perçue par les membres du parti islamiste ?

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Ce mardi 22 décembre, le Palais royal à Rabat a connu le premier acte de la reprise des relations entre le Maroc et Israël. Cette réception au coeur du faste royal, clos une journée qui avait pourtant commencé avec un protocole minimal à l’aéroport de Rabat-Salé. Dès l’atterrissage de l’avion israélien sur le tarmac de l’aéroport de Rabat –Salé, le PJD était présent en la personne d’Abdessamad Sekkal, président du conseil de la région Rabat-Kenitra. Une présence qui s’est poursuivie avec la réunion du ministre Abdelkader Amara avec une délégation israélienne et s’est close avec la signature de Saad-Eddine El Othmani, Jared Kushner et Meir Ben-Shabbat, de la Déclaration conjointe entre le Maroc, Israël et les Etats-Unis.

Lors de cette cérémonie royale que toutes les parties se sont accordées à qualifier d’«historique», le PJD était ainsi aux premières loges du rapprochement entre les deux pays. Saad-Eddine El Othmani, qui a toujours marqué son aversion à la normalisation avec l’Etat hébreu à finalement paraphé lui-même l’accord. Lui qui avait martelé, lors d’une allocution devant les jeunes de son parti, le 23 août, que la «normalisation était une ligne rouge» à ne pas franchir.

Quatre mois plus tard, le chef de gouverneent ravale son chapeau, devenant ainsi le premier responsable islamiste d'un pays arabe à signer un document avec les Israéliens. Petite consolation pour El Othmani, un autre membre de son parti a également pris langue avec des responsables venus de Tel-Aviv : Abdelkader Amara, le ministre de l’Equipement et du Transport. Deux présences qui apportent un sérieux démenti aux affirmations tenues quelques heures auparavant par Abdelaziz Aftati. «Aucun ministre du PJD ne signera un accord avec l’entité sioniste», avait affirmé ce membre du secrétariat du PJD dans des déclarations à la presse.

Le PJD avale la ciguë

Après avoir assumé son rôle, le plus dur pour Saad-Eddine El Othmani consistera à circonscrire les tensions dans les rangs de la base de la Lampe à quelques mois des prochaines élections législatives. La résistance à la normalisation avec Israël est la plus forte au sein de la jeunesse du parti. Son secrétaire général, le ministre Mohamed Amekraz, a réitéré cette position à deux reprises sur les chaînes Al Mayadeen et France 24/arabic. Le Mouvement unicité et réforme, le bras prédicateur du PJD, a également dénoncé la reprise des relations entre le Maroc et Israël.

C’est dire l’ampleur du défi qu’El Othmani est appelé à relever pour convaincre sa base que «l’autre ouverture» -comme il a qualifié lui-même la normalisation avec Israël dans une interview accordée à Al Jazeera-, n'heurte pas les fondamentaux idéologiques du parti islamiste. Mais comment justifier le fait d'avoir joué le premier rôle en signant l'accord avec les représentants des Etats-Unis et Israël qui n'ont pas le même rang protocolaire ? Pour les Emirats arabes unis, c’est le ministre des Affaires étrangères, Abdellah Ben Zayed, qui a signé l’accord d’Abraham avec Israël, le 15 septembre à la Maison blanche. Et il en est de même avec le Bahreïn.

Article modifié le 23/12/2020 à 10h56

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