A l’abri des feux de l’actualité, focalisés sur la télénovela des cahiers de charges de l’audiovisuel, la caisse de compensation continue sa descente aux enfers. Une note de conjoncture de la Direction des études et de la prévision financière relevant du département de Nizar Baraka annonce que durant les deux premiers mois de cette année, les interventions de la caisse se chiffrent déjà, exactement, à 9,7 milliards de dirhams, soit une hausse de 39,3% par rapport à la même époque en 2011. La caisse a pour fonction d'isoler les prix locaux des produits de première nécessité comme le pétrole et la farine, par exemple, de leurs prix internationaux. L'Etat fixe un prix local raisonnable et paie l'écart avec les prix internationaux dans le cadre des importations de ces produits.
Si cette tendance se poursuit, il est fort possible d’atteindre 60 milliards de dirhams vers la fin de 2012. Le gouvernement serait alors dans l’obligation d’injecter 14 milliards de dirhams supplémentaires pour répondre aux besoins de cette caisse, sachant que le projet de loi de finances de l’équipe Benkirane, en cours d’examen à la Chambre des conseillers, lui réserve déjà 46 milliards.
Facture pétrolière salée
La facture pétrolière siphonne une bonne patrie des fonds de la caisse de compensations car la loi de finances a été calculée sur la base d’un baril à 75 dollars. Une mauvaise appréciation qui va coûter cher au gouvernement, remettant, ainsi, en cause la totalité de ses prévisions de croissance du PIB, estimée à 4%, comme son ambition de réduire le déficit budgétaire.
Pire, les informations en provenance de New York et de Londres, les deux bourses du pétrole, ne présagent rien de bon. Jeudi 26 avril, sur la place américaine, le baril pour les livraisons de juin a terminé à 104,55 dollars alors que dans la capitale anglaise, le Brent a clôturé à 119,92 dollars. Dans les deux cas, le prix de l’or noir poursuit sur une tendance à la hausse. Elle pourrait se poursuivre dans les prochains mois, dopée par les tensions entre l’Iran et Israël sur le programme nucléaire de la république islamique et les bonnes prévisions de croissance pour 2013 de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international pour 2013.
Les importations céréalières enregistrent également, cette année, une hausse par rapport à 2011, puisque la production va être divisée par deux, selon le ministère de l'Agriculture. Un récent rapport de l’USAID (l’Agence américaine de développement), publié le 12 mars, estime les besoins du Maroc en blé à 3,2 millions tonnes durant la période 2011-2012 et à plus de 5 millions tonne en 2012-2013.