«Vous êtes libre de ‘compter sur le nouveau gouvernement marocain en place pour assurer une application effective des dispositions’ [adoptées par la nouvelle constitution], vous êtes libre de soutenir le régime marocain, mais vous n'avez pas le droit d'être complice avec ce régime contre les détenus politiques en grève de la faim depuis plusieurs mois», indique le communiqué du Comité de soutien au 27 «détenus politiques» adressé à Catherine Ashton, haute représente de l'UE pour les affaires étrangères, rapporte le site Humanité. Ces prisonniers en grève de la fin depuis plusieurs mois pour certains et plusieurs semaines pour d’autres. «Nous vous demandons, Madame la Haute Représentante, de regarder la réalité en face et d'intervenir pour sauver la vie des détenus», note le communiqué. En effet 27 prisonniers, en majorité des étudiants, sont en grève de la fin depuis plusieurs mois pour certains et plusieurs semaines pour d’autres. La majorité d’entre eux sont dans un état de santé des plus lamentables.
«Complicité» avec le gouvernement ?
Catherine Ashton a été saisie en février par l’eurodéputé Patrick Le Hyaric au sujet des 27 détenus politiques. Elle lui avait assuré que la situation dans les prisons marocaines était «régulièrement discutée avec les autorités», et qu'Azzedine Roussi, en grève de la faim depuis le 19 décembre, était dans une situation stable et «hors de danger». Mme Ashton avait par ailleurs estimé que «les dispositions adoptées par la nouvelle constitution garantissent à toute personne détenue de jouir de droits fondamentaux et de conditions de détention humaines et criminalisent toute pratique de la torture, sous toutes ses formes».
La responsable européenne a tenu ces affirmations, alors qu’en réalité la situation de ces prisonniers n'est pas vraiment connu de l'opinion publique et le gouvernement ne communique pas sur le sujet. D’autant plus que le collectif d’ONG qui a récemment demandé une intervention du chef du gouvernement n’a toujours pas obtenu satisfaction.