Les touristes visitant le Maroc viennent en majorité de France [30% environ], d'Espagne, d'Italie, d'Allemagne, du Royaume-Uni, de Belgique et du Luxembourg. Seulement avec la crise, le ministère du Tourisme prévoit une baisse des arrivées en provenance de ces pays cette année et met le cap sur la Russie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie. «Ce sont les marchés émergents où le pouvoir d'achat s'améliore et où les citoyens peuvent de plus en plus se permettre de voyager à l'étranger», a déclaré le ministre du Tourisme Lahcen Haddad dans une interview accordée à Reuters.
Le Maroc est également en train «d’essayer de conquérir» les pays scandinaves qu’ils considèrent comme un potentiel «grand marché». Lahcen Haddad a également annoncé l’arrivée prochaine de vols en provenance de «Bratislava, Prague, Varsovie et Saint-Pétersbourg». Sachant que depuis 2010, la RAM a lancé des vols directs reliant le Maroc à la Russie et la Pologne.
A la recherche d’un partenaire dans le Golfe
C’est confirmé, le gouvernement est à la recherche d’un partenaire pour assurer sa politique touristique. Selon Reuters, il est actuellement «en pourparlers avec les compagnies aériennes du Golfe arabe» pour l’établissement des vols directs vers les aéroports marocains autres que Casablanca, comme Marrakech et Agadir. «Nous avons besoin d'une importante flotte [aérienne, ndlr]. RAM ne peut pas le faire tout seul, donc nous aurons besoin de nous appuyer sur d'autres compagnies aériennes», souligne M. Haddad, se référant à l'objectif du Maroc qui est de tripler les recettes touristiques d’ici 2020. En effet, en plus de ses problèmes internes, la RAM souffre énormément de la concurrence des compagnies low cost. Mais pour le ministre, il est hors question de privatiser cette compagnie. «On peut toujours trouver des façons de collaborer avec un opérateur majeur, peut-être à partir du Golfe [arabe]», a-t-il déclaré.
Quand la question d’image se pose
Pour relever la destination Maroc dans des pays à forts potentiels, le royaume s’est tourné vers les Etats-Unis où il déploie une politique de communication pour redorer l’image de marque du royaume et attirer le maximum d’Américains. L’Office national marocain du Tourisme (ONMT) a ainsi «recruté une agence de relations publiques à New York pour se faire représenter, en plus de la mise en place d’une politique de relations presse et de relations publiques ciblant les leaders d’opinion et les professionnels», selon Le Matin. A ce titre, une journaliste du quotidien américain Hoffingtonpost, spécialisée en voyage et tourisme, a rédigé un article des plus vendeurs sur le royaume, dans lequel elle «met en avant la ‘splendeur’ de la destination Maroc et le ’charme ‘ de son accueil», a titré Aufait.
Dans cette vaste campagne publicitaire, les MRE aux Etats-Unis sont également sollicités. L’Objectif est de faire d’eux des relais du tourisme marocain en Amérique du Nord et renforcer l’image de marque du Royaume.
Aujourd’hui, si le Maroc se donne les moyens de relever son tourisme, c’est parce qu’il sait la place de choix qu’occupe ce secteur dans l’économie nationale. Avec près de 9% de participation dans le PIB, le tourisme marocain est le deuxième plus gros créateur d’emploi après l’agriculture. Les recettes globales générées par le secteur en 2011, en termes des recettes voyages, ont atteint 59 milliards de dirhams, soit une légère progression de 4% par rapport à l’année précédente. A présent professionnels et officiels devreient se défi à relever le défi du tourisme pendant la période de Ramadan, puisque cette année, il arrive en plein été.