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Le vote des étrangers l'emporterait à la majorité

Selon l'Ifop, deux tiers de sondés l'approuveraient pour les municipales.

Presque deux Français sur trois. Giscard en avait rêvé, Sarkozy l'a fait... A en croire un sondage Ifop publié hier par le JDD (1), 63 % des Français sont favorables «à ce que des étrangers non européens installés en France depuis dix ans votent aux élections municipales». Ils approuvent ainsi la proposition du ministre de l'Intérieur, elle-même puisée dans le programme de la gauche qui la prône de longue date. Raison pour laquelle l'adhésion est bien plus forte chez les sympathisants de gauche : ils sont 76 % à approuver la mesure, qui figurait dans le programme de Mitterrand en 1981. A droite, 48 % des personnes interrogées y sont favorables. VGE ne fait pas partie des convaincus. Hier sur Radio J, l'ex-président de la République s'est dit «très réservé» sur la mesure. Car, selon lui, elle «vide la citoyenneté de son contenu».

«La position de Nicolas Sarkozy, qui ne pourra être tranchée que par un référendum, n'est pas la meilleure solution», affirme de son côté le député UDF de Seine-Saint-Denis, Jean-Christophe Lagarde, et «lorsque le Premier ministre affirme qu'il est possible de devenir français après cinq années de résidence en France, il démontre une parfaite méconnaissance des réalités du terrain». Pour lui, «ce sont les procédures de naturalisation qui doivent être simplifiées afin de permettre [...] d'acquérir la citoyenneté française, donc le droit de vote». L'élu va déposer une proposition de loi en ce sens à l'Assemblée. A gauche, Sarkozy ne convainc pas de sa bonne foi. Le député PS de Saône-et-Loire, Arnaud Montebourg, considère ainsi que, sur le sujet comme sur d'autres, le président de l'UMP «fait de l'animation politique. Aucun des actes annoncés n'a de suite. M. Sarkozy, c'est "Sarko Circus"».

Cirque ou pas, les électeurs ­ français et étrangers ­ de Givors (Rhône) sont allés voter ensemble jeudi et vendredi. Ils se sont prononcés à 53,6 % en faveur du rattachement de leur ville (20 000 habitants) à la communauté urbaine du Grand Lyon. Ce scrutin consultatif a mobilisé près d'un électeur sur deux (47 %). «Les populations étrangères se sont déplacées en masse, s'est félicité le maire PCF, Martial Passi. J'ai rencontré des personnes arrivées à Givors en 1948, avant même ma naissance, et qui m'ont dit avec émotion qu'elles votaient pour la première fois.»

(1) Réalisé les 27 et 28 octobre auprès de 959 personnes.

Source: Libération

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