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Ecole des mines de Nancy : Quiproquo autour des bourses de coopération

Les élèves marocains de l’Ecole des mines de Nancy sont en rogne. Pour l’année universitaire en cours, ils affirment ne pas avoir bénéficié de bourses de mérite de la part du gouvernement français, malgré leur éligibilité. Dans un courrier adressé à L’Economiste, ces élèves expriment leur vif mécontentement et parlent «d’injustice».

«Les étudiants de l’Ecole des mines de Nancy, qui sont de Grands Admis au concours marocain des grandes écoles d’ingénieurs, n’ont pas pu, contrairement aux promotions précédentes, bénéficier de bourses de mérite qui s’adressent aux meilleurs étudiants», est-il expliqué. La commission mixte maroco-française en charge de l’étude des dossiers de bourse, réunie le 10 octobre, n’aurait, selon eux, «pas retenu la plupart des élèves pour des causes non explicitées». Les étudiants vont plus loin encore en accusant les membres de la commission de n’avoir pas pris en compte le critère social, pourtant capital, dans l’octroi de ces bourses. Des élèves «aisés», théoriquement non éligibles, auraient bénéficié de ces bourses, «au détriment d’élèves brillants provenant de milieux défavorisés». Au service de Coopération culturelle de l’ambassade de France à Rabat, la question est abordée autrement. Ces bourses de mérite évoquées par les élèves de Nancy seraient en réalité des bourses qui s’inscrivent dans le programme «formation des cadres de haut niveau en ingénierie scientifique» et donc des bourses de coopération. «La nuance est capitale puisqu’il s’agit de deux types de bourses», précise-t-on. De ce fait, «l’attribution d’une bourse n’est pas systématique dès que l’on est admis dans une école française». Pour l’année universitaire 2005-2006, les restrictions budgétaires ont poussé à une réduction du nombre de bourses octroyées. Il est ainsi passé de 54 en 2004-2005 à 40 pour cette année, indique l’ambassade. En France, ce sont 51 écoles qui sont éligibles au programme des bourses: Polytechnique, 35 écoles du groupe Concours Communs Polytechniques et 15 écoles du groupe Centrales/Supélec. L’ambassade apporte toutefois des précisions concernant le cas des élèves de l’Ecole des mines de Nancy. «Cette année, 12 élèves marocains ont réussi le concours d’entrée dans cette école, 5 ont été sélectionnés pour l’attribution d’une bourse de 3 ans (4 en 2004). Ils s’ajoutent aux 20 élèves qui bénéficiaient déjà de bourses au titre des années antérieures, ce qui porte le nombre de boursiers pluriannuels à partir de la rentrée universitaire 2005-2006 pour cette école à 25». L’ambassade parle d’un «quiproquo entre les élèves de l’Ecole des mines et la commission en charge des dossiers». Le différend porterait sur l’appréciation des critères d’éligibilité.


Les critères d’attribution

Les bourses qui s’inscrivent dans le programme «formation de cadres de haut niveau en ingénierie scientifique» sont des bourses de deux à quatre ans destinées aux lauréats des classes préparatoires aux grandes écoles marocaines, aux élèves ingénieurs, en parcours d’études dans une grande école marocaine ayant un partenariat avec une école française pour un double diplôme. C’est une commission mixte maroco-française qui étudie les dossiers.

La sélection des candidats s’effectue selon les critères suivants:
- qualité académique et scientifique du candidat;
- objectif à court ou moyen terme pour le projet d’établissement d’origine;
- cohérence de la demande en fonction des différents types de bourses d’études;
- adéquation entre les ressources déclarées et les minima nécessaires à tout étudiant effectuant une mobilité en France.

Amale DAOUD
Source : L'Economiste

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