Le parquet près du tribunal de première instance de Rabat a ordonné mardi l'ouverture d'une « enquête minutieuse » sur Ali Anouzla, directeur de publication du quotidien arabophone d’Al Jarida Al Oula, à la suite de la publication, le 27 août dernier, d'un article sur la maladie du roi Mohammed VI, apprend-t-on de la MAP. Il a répondu aux questions des policiers le mercredi.
L’agence de presse MAP qui rapporte un communiqué du parquet de la capitale précise que l’enquête concernera en outre toute personne impliquée dans cette affaire. Que reproche-t-on précisément à l’ancien journaliste d’Al Massae? Pour le parquet de Rabat, l’article intitulé « la maladie du roi reporte les causeries religieuses et son déplacement à Casablanca », « comprend des faits mensongers et de fausses informations concernant la santé du Souverain, et qui sont dénués de tout fondement». Le message du parquet ajoute que l’organe dirigé par l’ex-directeur «Acharq Al Awsat» à Rabat « s'est basé sur des sources anonymes, contrairement à la vérité contenue dans le communiqué officiel (...) signé par le médecin personnel » du souverain.
Un communiqué du palais daté du 26 août, informait que Mohammed VI souffrait d’une « infection à rotavirus avec signes digestifs et déshydratation aiguë nécessitant une convalescence de cinq jours ». Le lendemain, Al Jarida Al Oula, citant une source médicale anonyme affirmait que l'infection du roi était dû à la prise de médicaments contre son asthme. Cette information vient d’être confirmée par le communiqué de Reporters sans frontières (RSF), affirmant qu’Ali Anouzla a été entendu sur la base de l’article dans lequel son journal rapportait « l’utilisation par Mohammed VI de cortisone pour lutter contre son asthme ».
Ali Anouzla, dont l’audition a été confirmée à l'AFP par son rédacteur en chef adjoint, Omar Jari, n’en finit pas de faire parler de lui. Il a été condamné par les tribunaux marocains à payer diverses amendes. La dernière en date concerne l’affaire Kadhafi. Anouzla a été condamné à verser une amende de 100 000 dirhams (99 000 euros) à l’Etat et payer 1 million de dirhams pour dommages et intérêts au profit de Mouammar Kadhafi pour « violation contre la personne et la dignité d'un chef d'Etat » dans un article.
Ibrahima Koné
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