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Site Renault-Ile Seguin: Création d'un lieu de mémoire, un hommage à l'immigration

L'action menée par des associations d'immigrés en France, notamment marocaines, en faveur de la valorisation de leur mémoire a connu son aboutissement avec le projet de création d'un lieu de mémoire sur l'Ile Seguin qui abritait le site Renault, s'est félicité Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).

La reconstitution de l'histoire de l'immigration marocaine, riche et profonde, permet de valoriser l'apport et de préserver la mémoire de ceux, qui ont fait, un jour, le grand saut dans l'inconnu, a souligné M. El Yazami, lors d'une rencontre de presse, organisée jeudi à Rabat, par l'association des anciens travailleurs de Renault Ile Seguin (Atris) à l'occasion du lancement de la caravane « Mémoires vives» dans la région de Souss-Massa-Drâa.

Immigrer est un acte valeureux de ces hommes et femmes, humbles et emplis de courage, qui ont osé aller vers une terre étrangère afin de chercher, pour eux et leurs proches, les ressources d'une vie digne, a indiqué M. El Yazami, Après avoir donné un aperçu sur l'histoire de l'émigration marocaine, il a rappelé la recommandation de l'Instance équité et réconciliation relative à la création d'un musée de l'immigration.

Le CCME, a-t-il dit, veut contribuer à retisser les fils d'une histoire, trop méconnue, au cours de laquelle, des décennies durant, des générations d'ouvriers et de cadres, de toutes nationalités travaillant dans l'usine Renault située à Boulogne-Billancourt sur l'île Seguin, ont joué un rôle central.

L'histoire de Renault-Ile Seguin, qu'on avait coutume d'appeler «forteresse ouvrière», révèle que, même dans des circonstances difficiles, les immigrés étaient des acteurs agissants dans leur vie et dans le pays d'accueil.

Les batailles syndicales menées par les travailleurs de cette usine, qui était une sorte de thermomètre de la vie politique et sociale française, ont abouti à la concrétisation d'acquis qui ont bénéficié même aux ouvriers travaillant dans d'autres secteurs, a fait observer M. El Yazami. Il a, par ailleurs annoncé, l'organisation, cet été, de deux expositions sur l'histoire de l'immigration marocaine en Grande-Bretagne et sur celle de l'immigration marocaine aux Pays-Bas, à l'occasion de la célébration du 40e anniversaire de la signature de la convention de main-d'œuvre entre le Maroc et ce pays.

Pour sa part, Mohamed El Amri, membre fondateur de l'Atris, s'est félicité de la décision de la France de créer un lieu de mémoire sur l'Ile Seguin, un espace de 1.000 m2, dédié à la mémoire de plus d'un million de travailleurs de 58 nationalités, qui ont fait la grandeur de Renault.

Un travail a été entrepris dans les établissements scolaires en France pour transmettre la mémoire des employés de Renault, a-t-il indiqué, ajoutant que la reconstitution de l'histoire des immigrés permet aux enfants de connaître le parcours et les sacrifices consentis par leurs parents.

De son côté, Mme Emmanuelle Dupuy, membre de l'Atris a indiqué que l'histoire des travailleurs de Renault-Ile Seguin fait partie du patrimoine collectif national et international. Cette mémoire ouvrière, sociale et culturelle a contribué à l'enrichissement mutuel au travers d'échanges culturels, souligne-t-elle.

L'Atris organise, depuis sa création en 1998, des expositions contribuant à la préservation de l'histoire des immigrés de Renault-Ile Seguin qui a employé, à partir des années 60, des milliers d'émigrés marocains. Partie de Boulogne-Billancourt (France) le 30 mars 2009, cette caravane entamera une tournée dans le Souss, un des berceaux de l'émigration marocaine depuis le début du XXe siècle et région abritant de nombreux retraités des usines Renault.
La caravane sillonnera les villes de Tiznit, Aït Melloul, Ouled Teïma et Agadir.

Source: MAP

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