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Inondations dans le Gharb: L'AMDH exige une enquête

L'Association marocaine des droits humains insiste sur l'ouverture d'une enquête pour déterminer les responsabilités sur ce qui s'est passé dans la région du Gharb.

«La situation est toujours désastreuse dans la région du Gharb». Ce sont les propos de l'AMDH (Association marocaine des droits humains) qui exhorte l'Etat à agir d'urgence pour soutenir la population sinistrée et l'indemniser. L'ONG va plus loin dans son réquisitoire en qualifiant «d'irresponsable» la décision du ministère de l'Intérieur de suspendre ses aides alimentaires. Pour rappel, la décision gouvernementale de suspendre l'aide alimentaire au niveau de la commune rurale de Khenichet, province de Si-di Kacem, vient suite aux actes de vandalisme commis contre un convoi de vivres destiné aux ménages touchés par les intempéries. Mardi 10 février, les habitants de la commune avaient organisé une vaste manifestation à l'arrivée du convoi. Laquelle manifestation a dégénéré en actes de vandalisme ayant touché les trois camions composant le convoi ainsi que les vitrines de quelques commerces et agences bancaires.

Onze personnes sont impliquées dans ces actes de vandalisme dont le procès devait débuter hier à Sidi Kacem. Ces personnes sont poursuivies pour rassemblement non autorisé, vol et dégâts aux biens publics et privés. «C'est insensé. Arrêter l'acheminement des aides alimentaires est une punition collective pour tous les habitants de la région. Les responsables gouvernementaux devront assumer les conséquences de cette décision qui risquent d'être lourdes», s'indigne Abdelilah Ben Abdeslam, vice-président de l'AMDH. L'association tient le gouvernement pour responsable des tristes événements qui se sont produits dans la commune de Khenichet. «Les responsables gouvernementaux ont mis du retard pour intervenir dans la région frappée par les inondations et apporter leurs secours. Ce qui a suscité le désespoir et la colère de ses habitants», renchérit ce militant associatif des droits de l'homme. Aux yeux de l'AMDH, la dégradation des infrastructures de base, l'habitat insalubre très répandu dans la région... sont autant de causes directes de l'ampleur dé la catastrophe. Ainsi, l'Association marocaine des droits humains exige l'ouverture d'une enquête pour déterminer les responsabilités et sanctionner les responsables de ces «crimes».

Pour inciter l'Etat à prendre ses responsabilités, la section régionale Kénitra de l'AMDH prépare une caravane. Des acteurs des droits de l'homme partiront de cette ville vers Sidi Kacem puis Sidi Slimane. «Nous dénonçons les arrestations parmi la population civile. S'il s'avère que les personnes interpellées sont les auteurs de vandalisme, nous demandons qu'elles bénéficient d'un procès légal», lance Adil Yousfi, secrétaire général de la section régionale Kénitra de l'AMDH. Le désastre. C'est ce qui reste des précipitations diluviennes qui se sont abattues sur la région du Gharb. En quelques jours, la contrée est immergée par les eaux. Les débordements des oueds Beth et Sebou ont tout emporté sur leur passage. Triste résultat. Des routes détruites, 80.000 hectares de terres agricoles noyées, 2.500 familles sinistrées, des centaines de maisons emportées par les flots. La situation est fort inquiétante. La région est agricole et les pertes sont considérables. Les habitants ont tout perdu : leurs maisons, leurs récoltes et leurs biens. Outré les dégâts matériels occasionnés par les crues, l'on déplore également des pertes en vies humaines. Les rescapés, eux, ont été entassés soit dans des hangars, soit sous des tentes.

Plan éducatif

Le directeur de l'Académie régionale pour l'éducation et la formation de la région de Gharb-Chrarda-Béni Hssen, Mahfoud Bouaâlam, a annoncé, lundi dernier à Kénitra, la mise en place d'un plan d'action éducatif visant à faire race aux répercussions des inondations. Le plan d'action s'articule autour de plusieurs axes qui concernent notamment les volets pédagogie, santé, psychologie et environnement, a précisé M. Bouaâlam lors d'une conférence de presse. M. Bouaâlam a mis l'accent sur la nécessité de tirer profit de cette circonstance pour institutionnaliser la «pédagogie de soutien», soulignant la disposition de l'Académie à programmer des heures supplémentaires pour permettre aux élèves de rattraper les séances perdues et de passer les examens dans les meilleures conditions. Il a également affirmé que l'Académie régionale pour l'éducation et la formation de la région de Gharb-Chrarda-Béni Hssen assurera la restauration des établissements touchés par les inondations dans le cadre d'une procédure d'urgence de gestion des catastrophes.

Khadika Skalli
Source: Le Soir Echos

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