Le taux d'acquisition de la nationalité, qui mesure le nombre d'étrangers devenus nationaux par tranche de mille habitants, est relativement élevé en Belgique, selon un tableau publié mercredi par Eurostat.
Avec 3,0 naturalisations acquises pour 1.000 habitants en 2006, la Belgique double le taux moyen de l'Union européenne, qui se situe à 1,5 pour mille. Cette proportion correspond à 31.860 naturalisations sur l'année 2006 (pour 735.000 au total dans l'UE).
De tous les pays européens, la Lettonie est de loin le pays qui naturalise le plus d'étrangers, avec un taux de 8,3 pour mille, devant la Suède (5,7 pour mille), l'Estonie (3,6 pour mille) et l'Autriche (3,1 pour mille). En valeur absolue, ce sont le Royaume-Uni et la France qui ont naturalisé le plus d'étrangers en 2006, à respectivement 154.015 (soit 2,5 pour mille) et 147.868 (2,3 pour mille).
L'Allemagne octroie moins facilement le statut de national (124.566 personnes en 2006, soit 1,5 pour mille), tandis qu'en Italie, le taux n'est que de 0,6 pour mille (35.266 personnes).
Eurostat publie par ailleurs une ventilation des pays d'origine des citoyens naturalisés. Les Turcs représentent près de 10% des naturalisations totales dans l'UE, devant les Marocains (7,4%) et les Irakiens (3,6%). Cette moyenne masque d'importantes disparités entre les pays d'accueil, dont l'histoire et le passé colonial se lisent en creux des statistiques. En Espagne, l'Equateur et la Colombie arrivent en tête des naturalisations. En France, Maroc et Algérie sont prédominants, tandis qu'au Royaume-Uni, ce sont l'Inde et le Pakistan. La Suède, seul pays européen à avoir ouvert ses portes aux réfugiés irakiens ayant fui les violences sectaires des dernières années, leur a aussi octroyé souvent sa nationalité (12.895 personnes, soit un quart des nationalisations totales du pays).
En Belgique, les Marocains (7.753 personnes, 24,3% des nationalisations) arrivent en tête, devant les Turcs (3.204 personnes, 10,1%) et les Italiens (2.360 personnes, 7,4%).
Source: Belga