D'aucuns s'en doutaient. Tout n'a pas été dit sur l'affaire Belliraj. La police belge vient de le confirmer. Sur demande marocaine, elle vient d'interpeller pas moins de 11 personnes, des Belgo-marocains pour la plupart, dans le cadre de cette affaire.
C'était jeudi dernier sur la base de mandats d'arrêt internationaux, 17 au total, lancés par le juge d'instruction chargé des affaires de terrorisme, Me Abdelkader Chentouf. 14 de ces mandats visent des personnes résidant en Belgique. Ces interpellations ont eu lieu lors de 12 perquisitions domiciliaires menées principalement à Bruxelles, mais aussi dans trois autres villes belges (Tongres, Nivelles et Arlon). «Des documents et des ordinateurs ont été saisis au cours des perquisitions, mais pas d'armes ou d'explosifs», a précisé la porte-parole du Parquet belge, Lieve Pellens, citée par l'AFP. Une bonne centaine de policiers belges ont été mis à contribution dans cette vaste opération.
Les personnes en question sont soupçonnées d'appartenance au réseau Belliraj, personnage autour duquel elles auraient gravité. Ceci, de l'aveu même d'Abdelkader Belliraj, principal protagoniste dans l'affaire portant son nom. Au cours des interrogatoires au Maroc, il a cité une série de noms qui commencent à tomber progressivement. Parmi les 11 personnes interpellées, six sont de nationalité belgo-marocaine et une autre est algérienne. Les sept sont a priori extradables, car ne «disposant pas de la nationalité belge au moment des faits»<:em>, a expliqué la porte-parole dans une conférence de presse largement relayée par les médias belges. Sur les sept suspects extradables, trois sont connus de la justice belge pour avoir été condamnés dans le cadre du procès, fin 2005, du GICM(Groupe islamique combattant marocain), celui du GIA (Groupe islamique armé), en 1995, ou dans le cadre d'un dossier de grand banditisme. Les quatre autres ne sont pas extradables, car ayant la nationalité belge au moment des faits.
A la question de savoir quand ces personnes pourraient être extradées au Maroc, des sources médiatiques relèvent que la procédure «peut prendre plusieurs semaines», d'autant plus que la décision revient au ministre de la Justice Jo Vandeurzen à qui sera remis un avis juridique. Côté marocain, la défense de Belliraj nuance la portée de ces interpellations. «La justice n'a même pas encore ouvert le dossier pour que ces arrestations aient un impact quelconque sur le déroulement du procès», déclare Me Ahmed Taoufiq Idriss, l'avocat ayant pris la relève de Mohamed Ziane pour la défense de Belliraj. «Que de telles interpellations aient eu lieu n'a rien d'étonnant, puisque les sources de pression sont aussi multiples que fortes. Mais nous continuons de croire à la présomption d'innocence. Que l'accusé dise ce qui lui plaît de dire et fasse même des aveux, il faut des preuves tangibles. Pour le moment, nous en sommes à peine à vénfier les noms et identités des personnes arrêtées», déclare encore l'avocat. Suspense garanti !
Tarik Qattab
Source: Le Soir Echos