Le groupe Al Massae n'est pas au bout de ses peines dans son différend avec la deuxième chaîne. A peine la justice rendue, par le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle, quant au refus de la chaîne d Aïn Sebaâ de diffuser comme il se doit le droit de réponse du journal, voici qu'une autre, celle du Tribunal administratif de Rabat, vient s'en mêler.
Celui-ci a décrété, vendredi dernier, la suspension de l'exécution de la décision du CSCA, datée, du 19 novembre, ordonnant à la Société Soread-2M de diffuser en son et en image le texte du droit de réponse.
Dans un arrêt rendu en première instance, le tribunal a en cela jugé recevable le recours de 2M contre la décision. Une véritable première, puisque jamais auparavant une décision du CSCA n'avait été contestée. Tout a commencé quand en août dernier, 2M avait fait état de la convocation par la police judiciaire de Mohamed Al Asli, l'un des actionnaires du groupe «Al Massae Media», pour une audition dans le cadre d'une enquête judiciaire sur des ressortissants syriens poursuivis «pour trafic de devises et immigration clandestine». Lors de son journal télévisé, le présentateur de la chaîne avait lié de manière injustifiée cette enquête au quotidien Al Massae en présentant vicieusement Al Asli comme «un des fondateurs de la publication». Ayant saisi la Haca, Al Massae Media a obtenu un droit de réponse. Une décision que la chaîne de Aïn Sebaâ a contestée devant le tribunal administratif. La justice l'a finalement déboutée en l'obligeant à procéder à la diffusion du droit de réponse. Au final, la chaîne s'est exécutée, mais d'une drôle de manière.
Elle s'est contentée de diffuser pendant quelques secondes dans ses journaux télévisés un communiqué «scanné» du CSCA, à peine lisible et sans le moindre commentaire. Saisi de nouveau, le régulateur des ondes a réordonné à la chaîne de Aïn Sebaâ de rediffuser un droit de réponse en y mettant les formes requises, sous peine d'écoper d'une amende. Mais rien n'y fait. La chaîne s'est obstinée et a de nouveau sollicité une justice qui n'avait pas hésité à condamner le journal à 6 millions de DH. Une démarche intelligente de la part de la chaîne et un arrêt qui n'a, finalement, rien d'étonnant.
Tarik Qattab
Source: Le Soir Echos