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Impressions d’un Marocain revenant d’Alger

Cela faisait sept ans que je n'étais pas retourné en Algérie! La première agréable surprise (un peu attendu quand même) est le nouvel aéroport.. Enfin un terminal digne d'Alger la blanche. En un peu moins de trente minutes après l'atterrissage, j'étais déjà dehors, dans les bras de ma petite famille, soulevant en l'air le cadet de mes deux garçons...

Les marins - grands voyageurs devant l'Eternel – disent qu'il n'y a rien au monde qui ressemble à un port, qu'un autre port. Je reprends cette maxime populaire a mon compte pour dire combien la nouvelle gare aérienne d'Alger m'a rappelé celle de Casablanca! Et puis il y a la tête des "pafistes", leurs moustaches et la façon qu'ils ont de vous fixer dans les yeux, pour s'assurer que vous êtes bien le reflet de celui qui apparait sur la photo de votre passeport vert.. Croyez-moi, c'est les mêmes moustaches a Casa!

Je dois reconnaitre qu'avec toutes les stupidités que j'ai lu ces deux dernières années sur le net, ainsi que dans les journaux algériens et marocains, j'appréhendais un petit peu la première impression qu'allaient m'inspirer Alger et les algérois, sept ans après.. Mais dés la sortie de l'aéroport, ma toute première impression, mon impression originelle - à savoir que nous sommes un seul et même peuple - a vite repris le dessus.

J'ai passé deux petites semaines très agréables... Entre Sidi Fredj, Fort de l'eau et Alger centre, je n'ai pas senti le temps passer, ni que j'étais un étranger!
Quand bien même je l'aurai voulu, l'accent algérois de mon ainé et la gentillesse du vendeur des journaux qui m'a adopté dés le premier jour, ne laissaient aucune place au doute dans mon esprit.. Et puis il y a les rigolades franches et amicales toutes les fois que j'ai du juré sur la tête de mes enfants que je n'étais pas de Tlemcen ou d'Oran!

Je suis reparti d'Alger avec la promesse d'y retourner le plus souvent que par le passé; et avec la ferme conviction qu'entre le Maroc et l'Algérie les frontières n'existent que dans les têtes de ceux qui veulent bien y croire..

On finira bien par les "rouvrir" ces frontières.. Et ce jour là - je l'ai promis a mes enfants - je ferai avec eux le voyage par la route. Le même voyage que j'ai fait il y a 18 ans de cela avec un ami aujourd'hui disparu, qui avait coutume de dire: "en Algérie, je peux voir en face de moi l'autre moitié de moi-même."

Vive les peuples et à bas les barrières...

Abou Adam Ben Ahmed
Source : Le Matin DZ

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