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Deux nouvelles disparitions au Maroc

L'Association marocaine des droits humains (AMDH) vient d'adresser une nouvelle lettre aux ministres de la Justice, de l'Intérieur ainsi qu'au directeur général de la DGSN au sujet de deux nouveaux cas de disparition et d'enlèvement.

Ladite lettre, portant la signature de Khadija Ryadi et datée du 2 juin, concerne un jeune homme originaire de Larache. Selon le récit de la famille d'Anas Lakhnichi, ce dernier a disparu de la circulation lors d'un trajet qu'il effectuait entre Rabat et El Jadida. Etudiant à l'INPT (Institut national des postes et télécommunications), il se dirigeait vers El Jadida pour les besoins d'un stage au sein de l'OCP Sa famille, après moult recherches, a déposé une plainte auprès de la police à Rabat le 20 mai dernier. Sans aucune suite jusqu'à ce jour.

Le deuxième cas est celui d'un citoyen habitant Tétouan. Noureddine Bensaleh, lui, a été en­levé, selon le récit de son épou­se, devant son domicile par des inconnus à la date du 24 mai dernier dans la nuit. La lettre de l'AMDH, portant l'inscription «urgent», demande aux responsables concernés de faire le nécessaire, dans le respect des lois, pour élucider le sort des deux citoyens en question. Et de rassurer, de cette façon, les citoyens et l'opinion publique quant au respect des engagements du Maroc pour les garanties de l'intégrité physique et de la sécurité des citoyens.

Interrogé hier par «Le Soir échos», un membre dirigeant de l'AMDH a affirmé qu'il n'y avait rien de nouveau concernant la disparition et l'enlèvement de MM. Lakhnichi et Bensaleh. La même source indique que le pays connaît de plus en plus de cas d'enlèvements par les services de sécurité, mais qu'il était difficile d'avancer un chiffre. «Plusieurs familles craignent les représailles de la police et évitent ainsi d'entrer en contact avec les ONG de défense des droits humains», explique cette même source, qui cite des cas de disparition qui ne sont parfois signalés que trois, voire quatre mois plus tard. «Dans beaucoup de cas que nous avons eu à traiter, la police a clairement menacé de revenir arrêter le reste des membres de la famille si cette dernière osait ébruiter une arrestation ou alerter la presse», conclut le responsable associatif. D'ailleurs, l'AMDH, qui est en train de boucler son rapport annuel, affirme s'y intéresser aux cas de disparition et aussi à ces fameux rebondissements qui font que les disparus «ressurgissent» des semaines plus tard, après des séjours à Témara.

Mohammed Boudarham
Source: Le Soir Echos

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