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La place Jamaâ El Fna privée de sa Halka

Marrakech privée de la Halka à Jamaâ El Fna? Les conteurs de la célèbre place, qui font son charme, menacent de tenir un sit-in ouvert sur la place. Ultime action pour attirer l’attention des autorités sur leur situation, clament-ils. Les conteurs, qui se sont regroupés en association, brandissent toute une liste de revendications: couverture médicale au profit des membres de l’association sans exception, allocation financière, protection des droits auprès des autorités, bénéfice des primes octroyées par l’Unesco pour les animateurs de la place...

«On sait aussi que l’Unesco a même fait don de 9 motocycles au profit des conteurs, mais nous n’en avons pas vu la couleur», avance un conteur. Enfin, les animateurs de la place souhaiteraient que le fameux projet d’une école de formation des conteurs soit réalisé. Seulement, du côté de l’Unesco, tout comme de celui de la mairie de Marrakech, il y a un autre son de cloche.

Le maire de la ville est catégorique: «Nous n’avons reçu ni argent ni vélomoteurs», tranche Omar Jazouli. Et d’ajouter que le conseil de la ville a mis en place un fonds de 400.000 DH en faveur des conteurs de la place Jamaâ El Fna, lors de la session d’octobre 2005. Mais le bénéfice a été soumis à deux conditions: se produire chaque jour sur la place et prendre en charge la formation de jeunes stagiaires. Dans l’objectif d’assurer la relève et garantir la continuité. «D’autant plus que l’art des conteurs est en passe de disparaître», constate le maire. Aujourd’hui, il y a sept conteurs qui se produisent sur scène et les plus jeunes d’entre eux ont largement dépassé la cinquantaine. On risque de ne trouver plus aucun conteur sur la place, souligne Jazouli.

Les conteurs reconnaissent l’existence du fonds dédié par le conseil de la ville qui, une fois réparti sur l’ensemble des membres de l’association des conteurs, dont le nombre s’élève à 400 personnes, devait dégager une indemnité de 1.500 DH/ mois pour chaque animateur, insiste Mohamed Bariz. «Malheureusement, à peine 2.000 DH par conteur et par an ont été servis», signale Abderrahim El Maqouri, surnommé El Azaliya, conteur de la place depuis 1968. Ceci, abstraction faite de la prime de l’Aïd El Kébir qui atteint 500 DH par conteur.

De son côté, Ould Khattar, chargé du programme culturel du bureau de l’Unesco à Rabat, indique qu’effectivement «un projet de préservation et de promotion de la place Jamaâ El Fna a été initié en 2004». Mais, les conteurs n’en sont qu’une composante, affirme Ould Khattar. «Il n’y a eu aucun versement d’argent en faveur des conteurs via le conseil de la ville», conclut-il.

Source: L'Economiste

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