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Polémique à Ksar El Kebir autour d'un prétendu mariage gay

Quand les médias spéculent, appellent à la haine et à la discrimination, que les autorités de tutelle sont sous pression, que la société civile est prise en otage,…Et que le Maroc tangue !

Tout a débuté en début de semaine lors de la parution en cascade d’articles de presse et de photographies dans des titres de presse essentiellement arabophone. Ainsi, lors d’une soirée privée, un photographe s’est invité à des festivités à Ksar El Kebir, près de Tanger, et il a endossé la tunique de paparazzi pour «mitrailler» de photos les personnes présentes sur les lieux. Jusque là rien de grave, même si l’on peut regretté l’attitude «parasite» et malsaine de ce photographe.

Et c’est justement cet individu qui allait mettre le feu aux poudres. En effet, il ne trouvait rien de mieux que de fabriquer un «scoop» avec comme matière première, de la chair humaine voire de la chair à canon. Comment ? Alors qu’un homme, vêtu d’une tenue de marié, se déhanchait sur une piste de danse improvisée, célébrant selon le «reporter de caniveau» son union avec un homme. Une version démentie par «l’accusé» et par les personnes interpellées par les services de police qui sont intervenus au lendemain du déchaînement de la presse.

Vrai ou faux mariage «gay» ? «Peu importe la véracité de cette affaire. Ce qui est le plus inquiétant, c’est l’acharnement et le pointage du doigt dont a été victime une minorité qui a le droit, selon les normes internationales, de pratiquer sa sexualité comme elle l’entend. Il a fallu que cette attaque violente ait eu pour conséquence directe de mettre en péril la vie des personnes ayant assisté aux festivités. Si je soutiens les manifestations pacifiques pour défendre certaines valeurs culturelles, mais quant cela vire à l’appel au meurtre, c’est contraire au Droit international», indique Saïd Essoulami, directeur du Centre CMF MENA, spécialisé dans la promotion de la liberté d’expression dans le monde arabe.

Alerté, assoiffé, nourri par les certitudes et les «vérités» exprimés par les plumes de «faiseurs d’opinions», près d’une centaine d’individus se sont rendus au domicile de «l’homme à abattre» pour lui faire la peau. On se croirait au Moyen Age ! Et encore, déjà à cette époque, on respectait certaines règles de vies en société. Des appels à la mort étaient scandés par des «bêtes» enragées. Il aura fallu tout le concours de la police pour calmer les esprits. Aujourd’hui, un semblant de calme est revenu dans la commune de Ksar El Kebir, mais la situation demeure fragile et l’avenir incertain.

Comment qualifier l’attitude et le comportement de médias et de journalistes irresponsables en quête de sensationnel sur le dos de la misère sociale et surtout intellectuelle. La légitimité et la reconnaissance ne sont accordées qu’aux grands hommes. Pas aux pseudo hommes de culture et de savoir. Et encore moins aux «criminels» des temps modernes. Comme si le Maroc, et plus particulièrement les marocains, avaient besoin d’une dose supplémentaire d’intoxication. Doit-on rappeler que l’environnement est suffisamment…pollué ?

Rachid Hallaouy
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