Menu

L'alphabétisation passe à une autre étape au Maroc

Plus de 2,5 millions de personnes ont été alphabétisées durant la période 2002-2007, dépassant ainsi le nombre cumulé sur près de 20 ans entre 1982 et 2001. Après ce saut quantitatif remarquable, il faut relever un autre défi, celui d’une alphabétisation de qualité.

Cela a fait l’objet de la deuxième rencontre nationale organisée à Rabat les 6 et 7 mars par le département d’Anis Birrou, secrétaire d’Etat chargé de l’Alphabétisation et de l’Education non formelle. «La majorité des études ont montré une corrélation entre la qualité de l’éducation et le développement économique», rappelle Birrou. Plus de 500 participants marocains et étrangers, représentant tous les domaines de l’éducation, du développement social et humain, étaient au rendez-vous.

Au menu de la rencontre, beaucoup de chiffres et surtout des témoignages et des expériences. L’objectif est de réfléchir sur les moyens et les modalités à mettre en œuvre pour parvenir à une alphabétisation de qualité. Une présentation exhaustive des réalisations du département de Birrou a été faite.

Philippe Quéau, représentant de l’Unesco auprès des pays du Maghreb, souligne, pour sa part, que «malgré le cumul enregistré au niveau de l’alphabétisation sur le plan international, tout le monde est convaincu que la qualité pose toujours problème dans ce domaine». Ce qui lui permet d’avancer qu’il n’existe pas de définition universelle de la qualité de l’éducation et de l’alphabétisation. Selon lui, ce concept s’est considérablement élargi ces cinquante dernières années. Concept qui a enregistré un glissement d’une vision cantonnée dans les compétences techniques vers une vision large et globale. Cette dernière doit prendre en considération les capacités humaines au profit d’une croissance économique et d’un changement social, culturel et politique. En d’autres termes, il ne s’agit plus d’une transformation individuelle, mais plutôt sociale. Ce qui permet de parler aujourd’hui de la «société alphabétisée». «La pertinence et l’équité d’accès au savoir doivent être parmi les préoccupations majeures de l’éducation sur le plan international», insiste le représentant de l’Unesco. Des expériences réussies, à travers le monde et au Maroc, ont été mises en exergue.

Par ailleurs, la rencontre a permis aux différents acteurs de soulever les problèmes rencontrés sur le terrain. Le retard de paiement des salaires des formateurs et le manque de suivi ont été pointés du doigt. La formation des éducateurs et la motivation des bénéficiaires ont par conséquent été au centre des recommandations.
A l’issu de la rencontre, plusieurs contrats de partenariat ont été signés avec certaines associations pour leur permettre de mener à bien leurs programmes en matière de lutte contre l’analphabétisme dans leurs régions.

Nour Eddine El Aissi
Source: L'Economiste

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com