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Emigration sportive : une aventure risquée

Contrairement à ce que l'on voit dans les cas de personnes qui rêvent de l'Europe en «brûlant», les cas de sportifs qui fuient leurs pays d'origine pour caresser le rêve de trouver une situation meilleure n'est pas un acte prémédité. Il n'obéit pas, non plus, à une structure comme le sont les réseaux chargés de cette lugubre mission.

Cette «fièvre», chargée de désespoir, qui s'est emparée des jeunes et moins jeunes a «conquis» tous les domaines.

Ainsi le sport, surtout lui, a commencé à venir en tête des exutoires vers l'Eden européen. D'abord parce que l'Europe est à quelques encablures du Maroc, ensuite parce qu'il est plus facile de supporter les difficultés d'un voyage qui, en fait, ne dure qu'une heure ou deux ! Est-ce qu'il y a des disciplines sportives candidates à cette fuite pleine d'illusions ? Pratiquement non !

Les sportifs qui avaient décidé de prendre la poudre d'escampette sont légion. Ils appartiennent à toutes les disciplines : du football où toute une équipe a disparu (ou presque pour revenir par la suite au Canada), jusqu'à l'athlétisme en passant par le basket, l'haltérophilie, la natation, le karaté, le cyclisme….

Le cas de toute une équipe qui a mis les voiles, lors des Jeux de la Francophonie, avait soulevé alors un tollé général dans le milieu sportif. Comment un groupe de personnes peut-il s'évaporer comme ça dans la nature ? Avait-il bénéficié d'une quelconque complicité ? Avait-il préparé ce départ en douce à l'avance? Et tous les footballeurs, basketteurs, athlètes, nageurs, karatékas, nageurs, rugbymen, cyclistes, haltérophiles ont faussé compagnie à des responsables censés avoir l'œil sur eux à chaque pas. Parmi ces derniers, il y en a qui prennent des précautions (car on n'est jamais trop prudent) en gardant les passeports des sportifs sous la main. N'empêche ! L'acte de disparition déjà prémédité, une fois sur place il suffit juste de l'accomplir.

Des responsables de délégations sont restés bouche bée lorsqu'en faisant l'appel il y avait un, deux, trois ou tout le groupe qui ne répondait pas ! Parfois atterrés, ils se demandaient tout au long du voyage comme ils allaient faire face aux familles des «Harragas» ou encore aux questions de leurs chefs hiérarchiques (très souvent des présidents de fédérations) ou encore à celles de la police qui s'enquiert de pareilles situations pour avoir le cœur net sur ce qui vient de se passer. A telle enseigne que accompagner une délégation sportive devient une mission à risques.

Le dernier cas en date est celui des deux jeunes joueurs du Wydad, 15 et 16 ans, qui ont échappé à la vigilance de leur accompagnateur, pourtant rompu aux sorties avec les jeunes. Il ne serait pas étonnant de voir des ambassades montrer certaines réticences vis-à-vis des visas pour les délégations sportives en partance pour l'Europe ou ailleurs.

Mohamed Mellouk
Source : Le Matin

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