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Humeur. Les choses positives

Un ami sincère m’a posé cette superbe question : “Pourquoi n’écrivez-vous rien sur les choses positives ?”.

Il a raison, mon ami. Le problème, c’est que “les choses positives” (quand on arrive à les identifier, ce qui n’est pas si facile) ne nous inspirent pas grand-chose. Entre nous, que choisissez-vous de lire en priorité : un pensum sur les bienfaits de l’INDH ou la dernière chronique de Rachid Nini où il se livre à son habituel jeu de massacre de la classe moyenne ? Une deuxième question : quelle est la dernière dépêche obséquieuse, le dernier communiqué officiel, que vous avez pu lire jusqu’au bout, ou gobé sans douter un instant de sa sincérité ? Personnellement, je ne fais pas partie des deux ou trois champions capables de tels exploits. Je n’aime pas, je ne crois pas aux discours radio et télédiffusés, et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Le seul moyen de digérer de telles promesses est de les prendre au second degré, et encore. Je leur préfère plus volontiers les éditos de la presse indépendante, ou les mauvaises blagues de Bziz, même s’ils me sapent le moral en me rappelant combien je suis loin des standards du “citoyen modèle dans une démocratie modèle”. Je veux bien adhérer à “l’appel citoyen” d’Ahmed Herzenni pour espérer étancher ma soif de citoyenneté, je veux bien déclarer ma flamme aux ONG qui défendent la souveraineté marocaine sur le Sahara, la propreté de nos plages, la beauté de la neige (même si, comme à Ifrane et régions, elle provoque un quasi-soulèvement général) ; je veux bien (je le jure !) m’étaler sur des “choses positives” comme la nouvelle Moudawana, la moitié de l’IER ou le beau Rapport du Cinquantenaire que je suis pourtant dans l’incapacité de lire en entier. Mais ils seront combien à me croire, ou à me lire jusqu’au bout ?

Par Karim Boukhari
Source: Telquel

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