Menu

Traditions ramadanesques : Essaouira : Elghita pour accueillir le Ramadan

De jour comme de nuit, Essaouira fait profiter ses habitants d’une ambiance conviviale. Le Ramadan est une véritable fête dans les familles et au sein de la ville.

Essaouira n’est pas seulement une destination pour les amateurs de la musique gnaouie et des gourmandises en fruits de mer. C’est une ville qui jouit d’un patrimoine culturel et artisanal légendaire et offre surtout une fête religieuse très spirituelle où les coutumes sont la règle. Au cours de la première quinzaine du mois de Chaâbane, les femmes d’Essaouira fêtent l’avènement du Ramadan par «chaâbana». Elles se réunissent entre amies et voisines autour des Chhiwates qu’elles ont préparées : du poulet garni avec des olives et du «msayer».

L’accueil réservé au mois de Ramadan, aussi simple soit-il dans cette région, marque un attachement vis-à-vis des mœurs et des traditions locales. Les femmes et les enfants s’installent sur les terrasses des maisons et attendent avec impatience l’observation du «Hilal». Une fois aperçu, les youyous envahissent les ruelles.

Même durant ces jours de refuge, cette belle ville n’échappe pas aux visites des touristes. Pour les Souiris, Ramadan est un mois de prière, mais aussi de festivités et de repas abondants. Au foyer, les femmes passent la journée entière à cuisiner. On cuisine toujours trop pour offrir aux autres. Le port connaît une affluence particulière tout aussi que les souks. Au bord de la mer, des petits navires débarquent mettant à la disposition des nombreux clients une variété de poissons tout frais. Le commerce de poisson, on le trouve partout même au souk «L’hout» réputé pour ses épices et ses articles de poterie et du «Elâarâr».

Sur la table du f’tour, le fameux Makrout, Lemkharqa, fabriquée soigneusement à la maison, et inévitablement du poisson de toutes les couleurs, comme «Al farkh» préparé en brochettes, ou en tajine avec des raisins secs et des olives ou des dattes. Au menu du poisson, également, Lemrina, conseillée contre les bronchites, lboka, Chraglou, sans oublier les crevettes très consommées en farce pour les briwates.
Une fois le jeûne rompu, une ambiance de réjouissance envahit les ruelles. Les sons d’Elghita, provenant du Samaâ, ainsi que la musique du Nafar remplissent la médina.

Dans cette région, le Tebbal ou le Nafar sont des gardes-traditions que les familles tiennent à remercier soit en leur donnant une part de la «zakat» ou en les invitant au f’tour.

Chez les Souiris, on consacre beaucoup de temps aux rencontres familiales comme l’exige le principe de l’Islam: «Silat Arrahim». L’arrivée de «Laylat Al Qadr» marque l’approche de la fin de Ramadan. Les habitants d’Essaouira consacrent leur nuit à la prière jusqu’à «salat Al Fajr». Les mosquées sont archi-combles, c’est le cas des mosquées «Ben Youssef», «Lalla Amina» et «El Qasba», entre autres.

Après «Salat Al Ichaâ» et les Taraouihs, les habitants de cette région optent pour l’air frai de la côte où ils se promènent paisiblement. L’animation célébrant les nuits ramadanesques est au rendez-vous pour le grand bonheur du public. Variée, elle puise sa source dans la richesse culturelle et artistique du Royaume. Le réveil pour «S’hour», quant à lui, est une quasi-obligation pour renforcer les capacités physiques d’un jeûneur. Entre les valeurs de la tradition et les perspectives de la modernité, Essaouira offre une parfaite fusion.

Bachir Hajjaj
Source: Aujourd'hui Le Maroc

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com