7% des voix pour intégrer le Parlement et de nouvelles listes électorales
La transparence classée priorité numéro un
Une attention particulière accordée au vote des MRE.
Le Parti de la justice et du développement a-t-il déjà lancé sa campagne électorale ? C’est un Saâdeddine El Othmani sûr de lui qui a présenté le mémorandum PJD sur les élections législatives de 2007, samedi 29 avril dernier à Rabat. Ayant pris par surprise la Koutla qui en annonçait un pour les jours à venir, le parti islamiste aura été le premier à se jeter à l’eau en avançant le sien, même si le thème est différent.
Au menu, pas de nouveautés extraordinaires. De la demande à ce que la loi électorale soit promulguée suffisamment tôt pour permettre aux partis de s’organiser, à celle que le seuil d’entrée au Parlement soit relevé à 7% des voix récoltées au niveau national, le parti sera resté fidèle aux positions exprimées jusque-là. On le verra ainsi appeler à la conservation du mode de scrutin utilisé en 2002 - puisqu’il critique fortement le système uninominal - et préférer un découpage des circonscriptions modelé sur les cartes administratives. Au-delà de la demande d’une liste provinciale et de l’établissement de nouvelles listes électorales, le parti islamiste a préféré le statu quo concernant la représentation des femmes au Parlement.
On retrouvera cependant plusieurs clins d’œil à la diaspora installée à l’étranger, où le parti a été très présent au cours des derniers mois. Ainsi, le PJD appelle à ce que les circonscriptions destinées à recueillir le vote des MRE soient établies en fonction de la densité des populations concernées et que les élections se fassent dans des bureaux proches de leurs lieux de résidence et hors des périodes de vacances, pour qu’ils puissent s’acquitter de leurs obligations civiques.
Le PJD appelle à la mise en place d’une charte d’honneur
Au-delà de ces éléments, le parti islamiste semble avoir décidé de continuer à jouer les premiers de la classe en axant l’essentiel de son travail sur la transparence. Partant de l’idée que 2002 a beau être une date-clé dans ce domaine au Maroc, le mémorandum indique que des cas d’abus ont quand même été constatés cette année-là, ainsi qu’en 2003, à l’occasion du renouvellement du tiers des membres de la Chambre des conseillers et lors des élections municipales. Le parti en déduit que la démocratie n’est pas encore intégrée dans les mœurs électorales des Marocains, et propose une série de garde-fous. Il appelle ainsi à la mise en place d’une charte d’honneur destinée à garantir les bonnes manières électorales des partis et se prononce en faveur de mesures destinées à garantir la transparence du financement des candidats.
Il réclamera aussi et surtout la présence d’observateurs, qu’ils relèvent des partis politiques eux-mêmes, de la société civile ou de l’étranger. «Nous voulons des observateurs locaux et, pourquoi pas, internationaux, car l’expérience marocaine est une expérience importante», explique Saâdeddine El Othmani. Et de prévenir : «Le Maroc ne devrait pas faire marche arrière, aujourd’hui il est surveillé à la fois par ses adversaires et ses alliés».
Fortement critiqué durant ces dernières semaines, le PJD est-il en train de prendre à témoin ses récents contacts à l’étranger ? A-t-il choisi de se lancer dans une course de fond en présentant son mémorandum aussi tôt ? Reste à savoir si, après ce démarrage en trombe, il parviendra à garder son souffle durant les 18 mois qui nous séparent des élections.
Source : La Vie Eco