La tension au Sahara occidental n'a jamais été aussi vive depuis trente ans, a estimé jeudi le responsable sahraoui d'une association des droits de l'Homme, mettant en cause les forces de l'ordre marocaines.
"Au Sahara marocain, et depuis 30 ans, la région n'a jamais connu une aussi vive tension", a déclaré Ramadane Ould Messaoud, président de l'Association sahraouie des droits de l'Homme, dans une interview au quotidien Aujourd'hui le Maroc (indépendant).
El Ayoun, chef lieu du Sahara occidental, connaît une agitation depuis une dizaine de jours, alors qu'approche le 30 ème anniversaire de la Marche verte, marquant le début de l'annexion par le Maroc de ce territoire administré par l'Espagne.
Un Sahraoui de 24 ans, Hamdi Lambarki, a été tué dans des circonstances encore peu claires le 30 octobre.
"C'est un cadeau servi sur un plateau en or au Polisario", le mouvement qui lutte pour l'indépendance du Sahara occidental, a estimé M. Messaoud. "Ce qui est arrivé nous a attristés en tant que militants des droits de l'Homme mais aussi comme Marocains attachés à leur pays", a-t-il ajouté.
"La mort de Hamdi Lambarki, survenue sur la voie publique, est liée à des dépassements qui n'ont plus lieu d'être", a-t-il estimé, mettant en cause les forces de l'ordre marocaines.
"Les démonstrations de force et le fait de défoncer les portes des demeures de citoyens paisibles ne servent en rien les intérêts du Maroc", a-t-il poursuivi, ajoutant que "par amour et fidélité à ce pays, il faut mettre fin à ce genre d'attitudes".
"Plusieurs habitants se plaignent d'autres pratiques intolérables de la part des forces de l'ordre comme les moqueries et même les insultes racistes", a-t-il ajouté.
Le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole, annexée par le Maroc en 1975, dont l'indépendance est réclamée par le Polisario, un mouvement armé soutenu par l'Algérie.
Source: AFP