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Le Maroc reconnaît sa responsabilité dans la mort de 4 clandestins

Les incidents survenus lors des tentatives de franchissement des clôtures barbelées séparant le préside occupé de Melillia, du territoire national, par des centaines d'émigrés illégaux, originaires pour la plupart de pays frères et amis d'Afrique au sud du Sahara, ont fait l'objet d'un rapport du ministère de l'Intérieur.

Selon ce rapport, six personnes ont trouvé la mort dont quatre suite à des tirs rasants provenant des forces de sécurité marocaines, les deux autres étant décédées suite à des chocs hémorragiques dus à des plaies multiples.

La même source souligne que la violence particulière ayant caractérisé les assauts massifs et inhabituels dans la nuit du 5 au 6 octobre 2005 dans le lieu appelé "Rostro Gordo", dans la province de Nador, a pris de court des membres des forces de sécurité, au nombre de quinze au moment des faits, répartis entre trois postes de surveillance, ne disposant ni de miradors, ni d'équipements spécialisés pour faire face à des assauts de cette amplitude.

«Ils ont fait face à plusieurs vagues de violence de groupes de migrants illégaux dont certains étaient armés de machettes, gourdins et autres armes blanches », ajoute le rapport.

Et de poursuivre : «Malgré les tirs de sommation, les assaillants ont forcé le dispositif de garde obligeant les sentinelles marocaines à faire usage de leurs armes, en situation de légitime défense».

Le rapport précise que depuis le début des assauts, aussi bien aux abords du préside occupé de Melilia que celui de Sebta, 17 membres des forces de sécurité marocaines ont été blessés, dont plusieurs grièvement.

Khalid Zerouali, directeur de la migration et de la surveillance des frontières au ministère de l'Intérieur, a pour sa part, affirmé que "ces opérations (les assauts) ont été planifiées et montées de façon professionnelle et très violente. Une centaine de personnes avec des jets de pierre et des bâtons étaient au premier rang puis au deuxième rang ceux qui étaient armés d'échelles. La totalité était jeune, entre 20 et 30 ans, dans la force de l'âge. Et il n'y avait que des hommes. Tout cela peut éveiller quelques soupçons".

Le rapport du ministère de l'Intérieur précise, par ailleurs, qu'en l'absence de pièces d'identité ou de documents de voyage, la nationalité des six victimes de ces évènements regrettables n'a pu être, pour l'heure, déterminée.
Le renforcement du dispositif de sécurité et de surveillance mis en place au lendemain de ces évènements a permis l'interpellation de plusieurs centaines de migrants illégaux qui ont été remis aux autorités compétentes pour les formalités judiciaires d'usage.

Dans un communiqué cité lundi par l'agence MAP, le ministère de l'Intérieur déplore la tournure dramatique de ces évènements et exprime ses vifs regrets devant la perte de vies humaines.

Il ajoute que c'est dans la reconnaissance des erreurs de gestion du phénomène de l'émigration illégale que les différents pays concernés, à l'instar du Maroc, contribueront à mettre en place un traitement global, basé sur une coopération franche et transparente, qui apporte des solutions concrètes, et préserve la dignité humaine.

Le rapport du ministère de l'Intérieur intervient au moment où l'on enregistre une baisse des infiltrations dans les présides occupés de Sebta et Melilia.
Les arrestations de clandestins ont nettement diminué dans les forêts autour des enclaves espagnoles sur le littoral méditerranéen du Maroc et les émigrants étaient dirigés vers deux camps de transit, ultimes étapes avant leur rapatriement par avion, a constaté sur place un journaliste de l'AFP.

C'est le résultat du dispositif de sécurité déployé par les autorités marocaines qui ratissent larges, depuis les derniers assauts survenus au nord du pays pour freiner les flux de migrants.

«Dialogue entre cultures et religions»
Le Maroc prendra part à une rencontre internationale sur le "dialogue entre cultures et religions" qui aura lieu vendredi prochain à Madrid, avec la participation de plusieurs personnalités, dont le Premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, et une centaine de politiques et d'académiciens espagnols et étrangers, annonce la MAP.

Le Maroc sera représenté à cette rencontre par le ministre de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique, Habib El Malki, et par les chercheurs Assia Bensaleh Alaoui, directrice du Centre international des études stratégiques, Rahma Bourquia, recteur de l'Université Hassan II et Houssein Bouzineb, hispaniste et professeur à la faculté des sciences humaines de l'université Mohammed V. La première session de la rencontre, sur le thème "Religions et gouvernements", tentera d'apporter des éléments de réponse à un grand thème-question: "le dogmatisme religieux face à l'Etat de droit. La démocratie est-elle compatible avec une religion d'Etat ?".

Source : Le Matin

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