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L'Algérie veut réouvrir les frontières sous conditions

L'Algérie soumet la réouverture de sa frontière terrestre occidentale avec le Maroc à plusieurs conditions, selon le ministre algérien de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, cité jeudi par la presse algérienne.

"Il faut que le citoyen algérien, une fois sur le territoire du royaume (marocain, NDLR), ait toutes les garanties pour circuler librement et dans la dignité", a déclaré mercredi le ministre lors de la cérémonie d'installation du nouveau wali (gouverneur) de Tlémcen, une ville frontalière avec le Maroc.

"Si on se précipite à rouvrir les frontières, cela se répercutera négativement sur notre économie, plus tard sur nos relations avec nos voisins", assure le ministre, laissant ainsi augurer de la tension que caractérise toujours les relations entre Rabat et Alger.

Ces propos font écho à la décision unilatérale du Maroc de supprimer cet été les visas pour les ressortissants algériens.

L'instauration de ces visas, accompagnée de la fermeture de la frontière terrestre entre les deux grands voisins du Maghreb, avait été instauré par Rabat en 1994, suite à des attentats d'inspiration islamiste commis au Maroc que les services secrets marocains avaient imputé à leurs collègues algériens.

La décision du roi Mohammed VI, en juillet, de permettre aux Algériens de rentrer librement au Maroc est intervenue alors que s'ébauchait un rapprochement entre le Maroc et l'Algérie, soutenu diplomatiquement par les Etats-Unis, la France et l'Espagne. Ce réchauffement entre Rabat et Alger est encore toutefois hypothéqué par l'épineuse question du Sahara-Occidental.

Au-delà de la libre circulation des personnes, Yazid Zehrouni a également posé la question de la sécurité régionale. "La lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue, enfin la sécurité de façon générale, sont une autre condition pour aboutir à la levée des barrières" avec le Maroc.

Le ministre a rappelé qu'avant la fermeture des frontières en 1994 "deux millions d'Algériens avaient visité le Maroc et avaient déboursé officiellement 4 milliards de dollars; en revanche un nombre insignifiant de Marocains ont foulé notre sol".

L'Algérie a toujours plaidé pour une réouverture "mutuellement profitable" et le faire dans "les conditions actuelles ne peut qu'être à son désavantage", a estimé Yazid Zerhouni.

L'instauration des visas et la fermeture de la frontière terrestre entre le Maroc et l'Algérie ont entraîné la ruine des régions voisines de Oujda (Maroc) et Tlmecen (Algérie), des villes commerçantes jusque-là prospères et gangrenées depuis dix ans par la contrebande, l'immigration clandestine et l'exode rural.

Source : Associated Press

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