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Belkhadem évoque une probable rencontre entre Bouteflika et Mohamed VI

Le ministre des Affaires étrangères, M. Abdelaziz Belkhadem, a annoncé hier une probable rencontre au sommet, au courant de cette année, entre le président Bouteflika et le roi du Maroc, Mohamed VI.

Dans une brève déclaration à la presse faite en marge de la clôture de la session d’automne du Conseil de la nation, le chef de la diplomatie a ajouté que les relations bilatérales entre les deux pays vont en s’améliorant.

D’ailleurs, précise-t-il, les deux commissions chargées de se pencher sur ces relations ont multiplié, ces derniers mois, les rencontres, alternativement à Alger et à Rabat, pour essayer de «poser les jalons de la normalisation des rapports».

La priorité est accordée actuellement, explique le ministre, au «règlement des contentieux en suspens entre les deux pays», depuis 1963. M. Belkhadem s’est toutefois abstenu de donner plus de détails sur l’échéance, le thème ou le lieu de la rencontre.

Des mécanismes avaient été mis en place, rappelons-le, lors des échanges de visite en 2000, entre les ministres de l’Intérieur des deux pays, pour examiner les voies et moyens de surmonter des frictions nées après l’indépendance de l’Algérie.

«Il existe des deux côtés une volonté de dépasser les écueils et jeter les bases d’une coopération», a ajouté M. Belkhadem qui a longuement insisté sur l’amélioration des relations entre les deux pays. Le royaume avait décidé unilatéralement, en été de l’année passée, de supprimer le visa imposé aux Algériens depuis août 1994.

Loin de se sentir obligée de se plier à la règle de la réciprocité, l’Algérie, qui reproche au Maroc d’avoir agi de manière unilatérale, n’a toujours pas pris la même décision ni décidé de rouvrir sa frontière terrestre avec le royaume.

A une question portant sur les préparatifs du sommet arabe prévu à Alger les 21 et 22 mars prochain, le ministre estime que «tous les efforts sont consentis actuellement pour la réussite de ce grand rendez-vous». A cet effet, une série de réunions des ministres arabes des Affaires étrangères débutera jeudi en Egypte et sera clôturée le 20 mars prochain à Alger, c’est-à-dire la veille de la tenue du sommet.

«Ce sommet permettra aux pays arabes d’introduire et d’adopter des réformes consensuelles, sans tomber dans le favoritisme d’un pays par rapport à un autre», a-t-il affirmé. Evoquant la polémique créée par certains journaux égyptiens qui lui ont attribué des propos virulents quant à la présidence par Amr Moussa de la Ligue arabe, M. Belkhadem y voit une pure et simple «déformation de certaines de ses déclarations».

«L’Algérie entretient de très bonnes relations avec l’Egypte et rien n’expliquerait mes éventuelles critiques d’Amr Moussa qui accomplit sa mission de façon exemplaire», a souligné Belkhadem. «En aucun cas, il n’a été question de porter atteinte ni au secrétaire général actuel» de la Ligue arabe «ni aux relations entre l’Algérie et l’Egypte qui sont très bonnes.

Tout ce qui a été peut-être colporté par la presse égyptienne ne trouve pas de fondement dans ce qui a été et ce qui est encore la position de l’Algérie vis-à-vis des relations avec M. Amr Moussa, qui est un ami, et avec l’Egypte qui est un pays frère du peuple algérien», a-t-il ajouté.

Dans une intervention la semaine dernière à la Chaîne III, M. Belkhadem avait souligné «les liens» entre les secrétaires généraux successifs de la Ligue arabe depuis sa création en 1945 et le ministère égyptien des Affaires étrangères.

Tous les secrétaires généraux de l’organisation panarabe étaient des Egyptiens, hormis un seul, le Tunisien Chadly Klibi, désigné après le transfert du siège de la ligue du Caire à Tunis, à la suite des accords de paix égypto-israéliens et des décisions de boycottage arabe contre l’Egypte.

La déclaration de M. Belkhadem, qui a fait l’effet d’un pavé dans la mare dans les milieux diplomatiques arabes du Caire, a été minimisée par M. Moussa. «Il n’a pas pu dire cela, les médias ont sans doute rapporté un propos déformé», a-t-il déclaré.

L’Algérie a déposé un projet de réforme du mandat et des fonctions du secrétaire général de la Ligue arabe, prévoyant la création d’un secrétariat général tournant. Ce dernier serait confié par rotation à chacun des pays membres et «pas automatiquement à l’Egypte» en tant que siège de l’organisation.

Les projets de réformes de la ligue, préparés en mai 2004 pour le sommet de Tunis, avaient été reportés au sommet d’Alger, en raison de l’absence de consensus pour les adopter.

Sihem H.
Source : Jeune Indépendant - Algérie

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