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Nasr Hajji à Paris à la rencontre des jeunes Marocains

Nasr Hajji à Paris à la rencontre des jeunes Marocains établis en France : « Le savoir est un élément structurel dans un monde de plus en plus globalisé »

Nasr Hajji à Paris à la rencontre des jeunes Marocains établis en France : « Le savoir est un élément structurel dans un monde de plus en plus globalisé »

« Tout comme Antoine de Saint Exupery parlait à la jeunesse via le Petit Prince », Nasr Hajji, ex-Ministre Délégué auprès du Premier Ministre, chargé des Nouvelles Technologies de L'Information (NTIC) est venu à Paris débattre avec la jeunesse marocaine établie en France. Invité par l'Association des Marocains aux Grandes Ecoles, l'ancien ministre est venu parler des défis (d'aujourd'hui et demain) auxquels notre pays fait face, dans un monde de plus en plus globalisé. Ceci via le prisme des Nouvelles technologies de l'information et de la communication capables, selon lui, « de faire d'un pays retardataire un pays précurseur».


S'adressant à un parterre spécialisé, Nasr Hajji a entamé son intervention avec un rappel chiffré sur la croissance de plusieurs pays dont le Maroc.
Notre pays a encore des efforts à faire pour rattraper le peloton de tête. Aucune nouvelle révélation à ce sujet, mais l'objectif du ministre est surtout de monter que la voie du salut est celle de la recherche et des nouvelles technologies.

En exemple, il parle de la Corée du Sud. «Ce pays est passé de la position d'un pays sous-développé il y'a quelques années, à celui d'un pays émergent. Pour cela il avait, entre autres, augmenté de 30% chaque année, le budget recherche pendant plus de 30 ans. De quoi créer la masse critique nécessaire pour faire avancer les choses ».

Mais la donne est différente dans un pays comme le Maroc où le taux de croissance est étroitement lié à l'année agricole. L'audience n'a pas manqué de rappeler aussi que «le taux de l'analphabétisme au Maroc place la recherche et l'accès aux NTIC au plus bas des priorités du pays », comme l'a expliqué un jeune cadre marocain dans une intervention.

Mais pour Nasr Hajji les choses ne sont pas liées. «Nous n'allons pas attendre d'être dépassé par le monde entier juste parce que nous avons d'autres problèmes à régler. L'un n'empêche pas l'autre », répond le ministre.

«La croissance de 3% (la moyenne marocaine de ces dernières années NDLR) n'est pas suffisante si le Maroc veut avancer », ajoute-t-il. Toutefois, si le taux de croissance n'est pas une donnée suffisante pour régler les problèmes sociaux, elle n'en reste pas moins nécessaire pour «dégager les ressources indispensables pour atteindre cet objectif».

Recherche et développement

Selon le prospectiviste américain Alvin Toffler, parmi les nouveaux pouvoirs dont il parle dans l'un de ses livres, il y a le savoir. Nasr Hajji en parle aussi comme étant « un élément structurel dans le développement d'un pays ».
Il faut donc travailler sur « sa production, sa transmission, et sa diffusion », insiste-t-il. Ceci pour introduire les NTIC comme étant «un élément primordial qui conditionne la compétitivité d'un pays ».

Un peu comme les dix millions de touristes que le Maroc veut atteindre dans les prochaines années, Nasr Hajji veut aussi atteindre les dix millions d'internautes. « Il faut généraliser l'utilisation des NTIC et les dix millions d'internautes ce n'est pas impossible. Nous avons déjà 7 millions d'écoliers, collégiens et universitaires. Il suffit donc de faciliter l'accès à tous ces jeunes à Internet. Nous avions 150 000 abonnés au téléphone mobile en 1998, avant la libéralisation des Télécoms.

Ils sont 8 à 9 millions aujourd'hui», explique M. Hajji. Pour cela, il insiste sur le fait que l'Etat a un grand rôle à jouer, pour mettre en place les stratégies adéquates, et jouer un rôle de mobilisateur afin que les autres opérateurs suivent.
Mais comment avancer après avoir mis en place les bonnes stratégies ? La question se pose d'autant plus qu'au Maroc les chantiers sociaux sont prioritaires dans les politiques financières du pays.

« Le fonds de service universel, crée l'année dernière et alimenté par un prélèvement de près de 2% sur le chiffre d'affaire des opérateurs qui ont une licence sera suffisant pour connecter, les villages, écoles... mais aussi pour la recherche et la formation aux NTIC». Nasr Hajji, pour avoir longtemps planché sur le sujet, semble avoir des réponses pour toutes les interrogations pour convaincre l'assistance. Et pour cause. Il s'agit de jeunes étudiants et cadres marocains établis en France. Une élite de cerveaux sur laquelle le ministre veut pouvoir compter pour «apporter une valeur ajoutée de l'extérieur».

A la fin de la conférence, ils étaient plusieurs à venir discuter avec l'ancien ministre, l'assaillant de questions et attentifs aux réponses. Une manière de montrer leur intérêt pour leur pays d'origine, « qu'ils espèrent pouvoir servir dès que leurs études sont terminées».



Par Aziza Nait Sibaha Correspondante à Paris
Source: Le Matin

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