Joëlle Milquet : La Belgique et le défi de l’égalité des chances pour tous

Pis, elle parle de «marocanité» de la capitale…européenne. «C’est une communauté solidaire où l’entraide est exceptionnelle. Je suis toujours aussi émerveillée et admirative devant le comportement général des personnes qui constituent un maillon fort de la courroie de transmission à vocation sociale», indique Joëlle Milquet.

A la tête d’un portefeuille ministériel hautement stratégique, elle se démultiplie pour faire de la diversité une réalité au quotidien. «Il ne suffit pas de se déclarer ouvert à la diversité, il faut se battre pour lutter contre toute forme d’intolérance. Rien n’est acquis en la matière. Il faut rester vigilant et agir en permanence par des politiques publiques destinées à consolider le lien et à renforcer la cohésion sociale», ajoute-t-elle.

Sur le terrain, qu’en est-il des actes de discriminations et de racisme ? Sont-il en recrudescence ? «On note une hausse des discriminations à l’encontre de personnes d’origine étrangère lors d’une démarche de recherche d’emploi ou de logement. C’est une situation dramatique et aux effets dévastateurs. L’Etat ne peut pas laisser faire. Seule l’action permanente et ciblée peuvent lutter fermement face à l’attitude irresponsable de certains individus», déclare Joëlle Milquet.

La politique dédiée à la promotion de l’égalité des chances en Belgique aura-t-elle plus de «réussite» que celle initiée par le gouvernement de Dominique de Villepin, alors 1er ministre en France, lors de la dernière législature de Jacques Chirac ?

«L’histoire et l’environnement des enfants de l’immigration en Belgique et bien différente de celle de la France. L’architecture environnementale composée de grands ensembles, de banlieues ou encore de quartiers, n’existent pas en Belgique. Nous ne sommes pas confrontés à des organisations où à des groupes dont la motivation est d’exprimer un mal être profond. On s’attache à offrir à chacun de pouvoir jouir pleinement de ses droits dans la plus stricte égalité et légalité. Nous sommes tous égaux» martèle Joëlle Milquet.

Celle qui fut du «voyage» aux Etats-Unis d’Amérique pour vivre (et suivre) le discours d’investiture de Barak Obama – pour qui elle avoue une admiration sans faille – il n’en reste pas moins que «le plus difficile est à venir. Il ne va pas révolutionner le monde, mais son élection est un message fort adressé au monde. Cependant, rien ne se fera sans la volonté du plus grand nombre» dit-elle.