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Renseignement: Une agence euro-maghrébine en gestation

L'information est on ne peut plus officielle : la France s'apprête à mettre sur pied une agence euro-maghrébine de lutte contre le terrorisme, baptisée Centre d'études maghrébines et de recherches stratégiques (CEMRS). C'est en tout cas ce qu'affirme le secrétaire d'Etat français à la Défense et aux Anciens combattants, Jean-Marie Bockel, à l'issue d'une visite officielle effectuée samedi à Tunis.

Le projet ne date pas d'aujourd'hui. Il s'agit d'une idée lancée dans le cadre du forum de Défense dit 5+5 entre les pays du Maghreb et du sud de l'Europe (Espagne, Italie, France, Portugal et Malte). Sa mise en place a néanmoins été accélérée par le poids pris par l'Organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique, non seulement au Sahel mais bien au-delà. L'objectif est justement de mettre en œuvre une plateforme de renseignements à même de garantir une coopération entre les pays concernés, en tête desquels le Maroc et l'Algérie, tout en permettant à la France, et à l'Union européenne, de surveiller de près un mouvement terroriste qui ne cache nullementses ambitions de s'exporter en Europe. Un moyen également de parer le peu de coopération signalée entre les deux pays concernés par cette lutte, le Maroc et son voisin de l'Est. D'où d'ailleurs le choix porté sur Tunis pour abriter le siège du centra

Dans ce sens, il est question d'installer desbureaux de liaison du CEMRS dans tous les pays du Maghreb, au sein même des chancelleries françaises. Ces «bureaux» devraient être chapeautés par les attachés militaires des représentations diplomatiques françaises au Maghreb. Au cœur des priorités d'ores et déjà fixée, la sécurité maritime et la menace terroriste. La région du Sahel figure en fait parmi les zones du nouvel «arc stratégique» français évoqué par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationales. Invité de la dernière livraison de la revue française, Les Cahiers de Mars, le patron des renseignements français (DGSE), Erard Corbin de Mangoux, n'a eu aucune gêne à préciser que la zone figure parmi celles que son service «arpente» régulièrement.

La démarche intervient a près l'échec de l'initiative américaine d'installation des forces de l'Africom au Maghreb mais aussi pour doubler Washington, pour qui Al-Qaïda et sa filiale maghrébine sont érigées en ennemis jurés. En septembre 2008, et en déplacement au Maroc, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice sous le mandat Bush avait a été très claire : «Il faut une coopération antiterroriste entre les pays de la région, et avec les Etats-Unis».

Tarik Qattab
Source: Le Soir Echos

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