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Maroc/ UPM: Quelle espace pour l’immigration «choisie» ?

Les 9, 10 et 11 novembre 2008, les ministres de l’Emploi des pays ayant adhéré au projet porté par Nicolas Sarkozy, et intitulé «Union pour la méditerranée» (UMP), se réuniront à Marrakech pour débattre des questions liées à l’emploi et à l’employabilité au niveau de l’espace Euromed.

En clair, quelles sont les opportunités pour les pays développés de combler leur déficit en matière de ressources humaines en «recrutant» des profils dans les pays du sud ? Une fois de plus, c’est un peu l’histoire qui se répète. Pour répondre au besoin du marché, les grandes (et moyennes) puissances économiques «piochent» dans le réservoir RH disponible dans les pays en voie de développement (une appellation contrôlée à la mode).

Au lendemain de la crise financière internationale, au moment où les économies mondiales sont confrontées à une récession sans nom (avec des milliers d’emplois détruits quotidiennement) et à l’aube de tensions sociales qui pourraient être préjudiciables pour les minorités vivant dans les pays européens, on est en droit de s’interroger sur l’efficience d’une politique dédiée à l’emploi entre la rive nord et la rive sud.

Avec la fermeture de sites industriels, d’un ralentissement de l’activité économique, de délocalisations, d’un taux de chômage en hausse, les «coups de gueule» exprimés par les citoyens occidentaux sont de plus en plus fréquents. «Y a en marre ! Le travail quitte le pays pour l’Afrique où la main d’œuvre est moins chère. C’est injuste», peut-on entendre ici et là sur les médias.

Le pouvoir politique dominera-t-il le débat ? Si, par exemple, le Groupe Renault/Nissan a réussi, tant bien que mal, a maintenir la tête hors de l’eau, c’est grâce à son implantation à travers le monde et la production de voitures économiques (bon marché) comme la Logan. Une réalité économique qui a du mal à être lue.

Tous les ingrédients semblent donc réunis pour rendre la tâche compliquée aux acteurs politiques. Une tâche qui pourrait être encore plus complexe avec l’impact… de la crise financière sur les décideurs politiques.

Quel parti (de la majorité ou de l’opposition) prendra le risque de cautionner une délocalisation ou l’arrivée de main d’œuvre étrangère sur son sol ? Et par-dessus le marché, des personnes d’origine africaine et de confession…musulmane.

Un «remake» des années 1960/1970, est-il possible aujourd’hui ? On serait tenté de répondre par la négative. A cette époque là, les besoins en matière de main d’œuvre étaient tels qu’une politique publique avait été érigée en priorité nationale. Ce qui n’est pas le cas, aujourd’hui, loin de là.

Du coup, créer un évènement sur «l’Emploi et employabilité» ou encore le transfert de ressources humaines qualifiées entre l’Europe et l’Afrique (alors que la libre circulation des personnes ne figure pas au menu des débats), laisse pantois. Un (nouveau) mirage dans le ciel de la méditerranée. Un de plus…

Rachid Hallaouy
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