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Le Roi Mohammed VI s'oppose à la construction d'une synagogue à Jérusalem

Le Roi Mohammed VI a appelé à l'arrêt de la construction d'une synagogue dans un quartier musulman de Jérusalem-est, dans un message rendu public lundi 27 octobre à Rabat, rapporte l'AFP.

Le Souverain a adressé son message au pape Benoît XVI, au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et aux membres permanents du Conseil de sécurité. Mohammed VI condamne en outre des fouilles dans le périmètre de la mosquée Al-Aqsa, ainsi que la construction de nouvelles colonies israéliennes. Il dénonce « un plan étudié visant à modifier le cachet d'Al-Qods ».

« Je voudrais, en ma qualité de président du Comité Al-Qods vous entretenir des récents agissements du gouvernement israélien dans Al-Qods Al-Charif (ville sainte de Jérusalem), où il a entamé la construction d'une synagogue juive dans le quartier islamique de la place Al-Boraq, jouxtant la Mosquée Al-Aqsa », écrivit le Roi.

Pour certains, cet acte est un pur et simple geste de provocation, qui fragilise toujours un peu plus le processus de paix. Dénoncé par le Roi Mohamed VI, ce dernier en appelle aux membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU, en les mettant devant leur responsabilité. « J'en appelle à vos bons offices pour intervenir auprès du gouvernement israélien afin qu'il s'abstienne de toute mesure préjudiciable à la paix dans la région », poursuit-il.

La politique israélienne qui a hypothéqué la Ville Sainte, par la judaïsation et la colonisation illégitimes, aggravées par une construction d'un temple juif, est un pied de nez à toutes les résolutions internationales pour régler ce conflit qui n'a que trop duré. A ce propos, Ateret Ha Cohanim, une organisation juive de Jérusalem, se serait fixée comme but de « judaïser » la ville sainte. Elle a en effet organisé le 12 octobre une cérémonie pour marquer l'achèvement de la première phase de « travaux de rénovation » d'une synagogue datant du 19ème siècle, se trouvant à une centaine de mètres de l'esplanade des Mosquées

Une action d'envergure visant à élaborer un instrument juridique destiné à protéger la diversité confessionnelle et culturelle d'Al-Qods devrait être étudiée sérieusement par le comité présidé par le souverain marocain. La ville de Jérusalem est considérée comme « trois fois sainte » car elle contient les lieux les plus sacrés des religions juive et chrétienne, et le troisième lieu saint de l'islam sunnite : Mur des Lamentations, Eglise du Saint Sépulcre, Dôme du Rocher et la Mosquée Al-Aqsa.

Le statut de la ville, sous administration civile israélienne depuis la guerre des Six Jours, est contesté. La «ligne verte» sépare Jérusalem-Ouest (Israël) et Jérusalem-Est (territoire occupé). La loi fondamentale d'Israël de 1980, qui entérine le statut de la ville en capitale « éternelle et indivisible », est décrite par la résolution 478 du Conseil de sécurité de l'ONU comme une « violation du droit international ».

« Ce qui a été entrepris précisément dans ce quartier donnera sans doute lieu à des complications qui ne serviront en rien la paix que nous appelons tous de nos vœux et pourrait avoir des conséquences fâcheuses, dont nul ne saurait prévoir la portée, ni les limites », ajoute le souverain marocain.

Nezha Maachi
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