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Corruption. Le Maroc dégringole dans le classement mondial

Le Maroc accuse un recul flagrant dans le classement de la corruption dans le monde. Du 72e rang en 2007, il a dégringolé à la 80e place en 2008, sur les 180 pays. Le Qatar, quand à lui, remporte la palme d'or des pays arabes les moins corrompus.

Le Maroc recule de huit places par rapport à l'année dernière. Le rapport mondial 2008 de Transparency International sur l'indice de perception de la corruption (IPC) place le royaume au 80e rang sur 180 pays. Le pays enregistre ainsi une chute de huit places par rapport à 2007 (72e). «C'est ce qui confirme une situation endémique. Au Maroc, la corruption est devenue systématique», souligne Rachid Filali Meknassi, secrétaire générale de Transparency Maroc, lors de la conférence de presse organisée mardi dernier à Casablanca.

Filali Meknassi explique cette chute par la non-application effective des réformes annoncées par le gouvernement pour lutter contre «ce virus qui gangrène la société» et l'extension du champ de l'impunité. Il a voulu pour exemple la nomination tardive du président de l'Instance centrale de prévention de la corruption (20 août dernier). A ce sujet, l'ONG se dit déçue par le «décret qui consacre un organisme dépourvu à la fois de l'autonomie institutionnelle et de tout pouvoir d'investigation et de poursuite judiciaire».

Cette nouvelle notation du Maroc dans le classement de Transparency est le résultat de six enquêtes de terrain menées par des agences internationales indépendantes. En 1999, le Maroc a eu le droit à un IPC de 4,l. Il améliore son score en 2000 (4,7). Cependant, la situation a ensuite empiré d'année en année.

Gagner la confiances des citoyens est un défi à relever, estime le secrétaire général de Transparency Maroc, car, souligne Filali Meknassi, la réussite d'une politique de lutte contre la corruption en dépend. Autre challenge à gagner : la défense des dénonciateurs des actes de corruption. Pour cela, il faut envisager «d'incorporer dans le système juridique des mesures appropriées pour assurer la protection contre tout traitement injustifié de toute personne qui signale aux autorités compétentes, de bonne foi et sur la base de soupçons raisonnables, tous faits concernant les infractions», selon les termes de la convention des Nations Unies contre la corruption.

Par ailleurs, et par rapport aux pays arabes, le classement international 2008 du degré de perception de corruption met le Maroc à la neuvième place, sur les 15 pays concernés par ce classement. Qatar, classé 28e au niveau mondial, remporte la palme d'or des pays arabes les moins corrompus. Notre grand voisin, l'Algérie, occupe la 92e place avec un IPC de 3,2 alors que l'Egypte a droit au 115e rang. L'Arabie Saoudite partage avec le Maroc la même notation (80eplace et IPC de 3,5). Comme d'habitude, les premiers de la classe sont les pays nordiques de l'Europe. Le Danemark, la Suède et la Nouvelle-Zélande sont placés en tête du classement, avec chacun un indice de 9,3 points, suivis de Singapour, avec 9,2. Les derniers de la classe sont l'Irak (178e) et la Somalie (180e). «Ceci met en évidence le cercle vicieux liant pauvreté, faillite des institutions et corruption», soulignent les auteurs du rapport. Par ailleurs, si certain pays enregistrent une importante chute dans le classement, d'autres gagnent quelques places. L'on constate par exemple une amélioration significative de l'Albanie, la Géorgie, le Nigeria, Oman, la Corée du Sud, le Qatar et la Turquie.

Khadija Skalli
Source: Le Soir Echos

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