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La gauche marocaine prépare les communales de 2009

Les partis de la gauche multiplient les réunions de coordination pour préparer les communales de 2009. Une plate-forme d'action commune sera dévoilée fin juillet.

Six partis de la gauche multiplient ces derniers jours les rencontres de coordination pour la préparation d'un front commun lors des prochaines élections communales. Samedi, trois d'entre eux (PPS, FFD et PS) étaient présents à une grande rencontre organisée par le Parti travailliste de Abdelkrim Benatiq à Rabat. Une occasion pour annoncer la présentation à l'opinion publique, fin juillet courant, d'une plate-forme commune qui encadrera leur action lors des élections communales de 2009. Cette annonce a été précédée, la semaine dernière, d'une réunion chez le PPS des responsables de cinq partis et sera suivie d'une nouvelle réunion, jeudi prochain, chez le Parti travailliste. Mais quels sont les contours d'une telle action commune? «Tous les scenarii sont à l'ordre du jour et nous attendrons encore les amendements qui pourraient être apportés aux lois électorales pour décider», répond un membre dirigeant du PPS qui n'écarte pas l'éventualité de candidatures communes entre les partis de la gauche. «Lors de la réunion de jeudi prochain, et celles qui suivront, nous nous mettrons d'accord sur un mécanisme d'action commune», affirme, pour sa part, Abdelkrim Benatiq. «L'union de la gauche est devenue une nécessité. Elle n'a plus à payer les pots cassés des divisions et il ne faut pas oublier que, réunis, les partis de la gauche sont majoritaires si on additionne. Les suffrages qu'ils ont eus lors des dernières élections législatives», ajoute le patron du Parti travailliste. Pour ce dernier, les partis de la gauche ont totalisé près de 11% des voix du scrutin du 7 septembre 2007, ce qui fait d'eux la première force politique du pays. Effet El Himma, qui brandit la menace de créer un parti politique si les composantes de gauche, et de droite, ne se réunissaient pas au sein d'un pôle ? «El Himma n'a rien à faire là-dedans, mais nous devons travailler de concert sinon déserter la politique une fois pour toutes», tranche M. Benatiq. Le document, en préparation par les partis de la gauche, est confié à une commission où chaque parti est représenté par deux de ses membres dirigeants. A la mi-avril dernier, le PPS lançait les débats pour de bon en adoptant, lors des travaux de son conseil national, un document qui révélait la voie à suivre pour les partis de la gauche. Il s'agit, selon ce document, de déboucher, dans un premier temps, sur une sorte de noyau dur réunissant l'USFP, le FFD et le PPS, pour une structure dénommée «Union des partis de la gauche» qui sera ouverte aux autres formations de la famille de gauche. Toutefois, l'absence de l'USFP au meeting du PT, samedi dernier, n'est pas passée inaperçue. «Nous leur avons adressé des invitations nominatives, mais aucun responsable n'a répondu», indique Abdelkrim Benatiq. Selon une source USFP, les dirigeants de ce parti se trouvent «débordés» ces derniers jours avec une multitude de déplacements à l'étranger, entre autres. C'est le cas de toute une délégation qui a participé, la semaine dernière, à une réunion de l'Internationale socialiste à Athènes. L'USFP et sa direction ne se sont pas encore remis des «séquelles» de leur huitième congrès national qu'ils ont dû interrompre faute de parvenir à un accord sur un mode de scrutin pour élire la direction et à cause des graves divergences entre les principaux prétendants : Abdelouahed Radi, Habib Malki, Fathallah Oualalou et Driss Lachgar. En plus de l'arrivée d'un Jamal Rhmani qui a fini par embrouiller toutes les pistes.

Gauche unifiée, le perpétuel report

A l'état d'étude depuis longtemps, l'union de la gauche a toujours été reportée, L'USFP avait beau multiplier les appels du pied envers les partis qui sont sortis de la matrice socialiste (PADS, CNI.PT...), mais ces appels sont restés sans lendemain. Seul acquis pour le parti de Mohamed El Yazghi, l'absorption du PSD qui ne s'est pas effectuée sans problèmes et qui a aussi fini par déteindre sur le huitième congrès. Les dirigeants du PADS (Parti de l'avant-garde démocratique et socialiste) n'arrivent pas à oublier les péripéties de la scission des
débuts des années 1980. Le PSU ne peut toujours pas gober le traitement qui lui a été réservé par son «grand frère» alors qu'il revendique la qualité de digne héritier de l'OADP. Les divergences sont revenues à la surface lorsqu'il a été question que le PSU rejoigne la Koutla.

Pour ne rien arranger, les petits partis de la gauche ont été ulcérés par la position de l'USFP lois des débats sur les lois électorales et notamment le seuil de représentativité à retenu pour les élections législatives de 2007. Cela avait dégénéré à l'époque en manifestations devant le Parlement de quelque 16 petits partis qui s'étaient ligués contre les projets gouvernementaux.

La suite est connue avec non pas uniquement la remise à plus tard de toute forme de collaboration entre les partis de la gauche, mais par des affrontements qui n'ont finalement servi personne. C'était notamment le cas dans les deux circonscriptions de Rabat où des candidats de la gauche s'étaient retrouvés face-à-face, Cette fois sera-t-elle la bonne pour ces formations condamnées au «travailler ensemble» ?

Mohammed Boudarham
Source: Le Soir Echos

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