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L'Istiqlal perd un siège au parlement

C'est une première au Maroc. Le Conseil constitutionnel vient d'invalider les résultats de l'élection d'un député sorti vainqueur lors des dernières législatives 2007.

Le motif n'est autre que la fraude. Il s'agit de l'istiqlalien Brahim Hasnaoui. Cette décision a été prise suite au recours déposé par Mohamed Chaouki, candidat malheureux au même siège et qui avait déposé une demande d'annulation du résultat du scrutin de l'arrondissement de Bezou-Ouaorighte (province d'Azilal). En plus de Brahim Hasnaoui, Salah Dayane, Moha Amraghe avaient tous été donnés vainqueurs. Mais leur élection n'a fait l'objet d'aucune révision. Concernant Hasnaoui, la Cour constitutionnelle justifie sa décision par les soupçons qu'a entraîné le taux de participation record dans les deux bureaux où s'est déroulé le scrutin : 646 votes sur un total de 681 inscrits dans le bureau 1 et 225 votes sur un total de 230 inscrits dans le bureau 2. Un taux qui n'a d'égal que le fait que l'ensemble des voix exprimées ont été favorables à l'élection du même Brahim Hasnaoui. Ceci, sachant que deux femmes ont affirmé ne pas avoir voté pour lui. Ce qui a laissé croire à une fraude électorale. Une hypothèse confirmée par le fait que nombre des personnes inscrites (130 en tout) étaient absentes, ou décédées, le jour du vote. Les voix n'ayant pas pu être exprimées désormais écartées, et vu que Brahim Hasnaoui figurait dernier parmi les trois vainqueurs, il se retrouve ainsi éliminé. Mais la demande voulant que tout le scrutin opéré au niveau de toute la circonscription, telle que formulée par Mohamed Chaouki, soit annulée a, elle, été refusée.

C'est bien la première fois que la Cour se prononce en faveur d'un tel recours. Nombre d'entre eux avaient en effet été déposés, sans aboutir. Même le Premier ministre Abbas El Fassi n'y a pas échappé, son élection à Larache ayant été marquée par plus d'une contestation, avant de s'en sortir blanc comme neige. Le cas unique de Brahim Hasnaoui tranche avec l'ampleur qu'avaient pris les recours, et les jugements favorables de la Cour Constitutionnelle lors du renouvellement du tiers à la deuxième Chambre, qui avait eu Heu en 2006. Une quarantaine de plaintes contre des candidats élus le 8 septembre de cette année avaient été enregistrées pour invalidité aux lendemains de ce scrutin. On s'en souvient, la particularité de ces plaintes, au-delà de leur nombre important, est qu'elles ont émané pour une bonne partie des autorités publiques. Depuis, celles-ci ont aussi bien verrouillé les procédures que renforcé le contrôle du déroulement des campagnes et des élections. Résultat : d'aucuns, au Maroc, comme à l'étranger, ont qualifié les dernières législatives de transparentes.

Tarik Qattab
Source: Le Soir Echos

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