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Avis de tempête à l’USFP ! El Yazghi et Radi dans l'oeil du cyclone

Le Premier secrétaire Mohamed El Yazghi et le secrétaire général adjoint, Abdelouhed Radi sont sous la pression des militants socialistes. En effet, une nouvelle fronde ce dimanche, a ciblé le duo Yazghi-Radi, responsables selon la base de la situation du parti et de son positionnement sur l'échiquier politique. La question aujourd'hui qui reste en suspend est leur possible démission.

En effet, bon nombre de militants et sympathisants de l’USFP n’ont pas digéré les nominations de membres de la famille «socialo» au sein du gouvernement actuel. Elles ont donné lieu à un tollé voire à une guérilla interne sans merci, que ce soit dans les plateformes régionales qu’au siège du parti à Rabat, en plein cœur du quartier chic de Hay Riad.

En outre, les Driss Lachgar (proche de El Yazghi et ancien président du groupe USFP au parlement défait aux législatives 2007), Khalid El Hariri (particulièrement virulent lors de la présentation de la loi de Finances), Habib El Malki (éjecté au dernier moment de la liste des ministrables), le collectif «Appel» composé de cadres ayant demandé une refonte du parti, de ses attributs ou encore de son fonctionnement interne, ne sont certainement pas étrangers à l'avis de tempête.

Ajoutons à cela les «fidèles», à savoir les «soldats» de la première heure, et on comprend mieux la situation et l’environnement, n’est-ce pas ? «La nomination, entre autres, de Ahmed Chami, ministre du Commerce et de l’industrie qui n’a rejoint le parti qu’au mois d’avril 2007 est un scandale et une insulte pour les militants, les vrais» indique un membre du bureau politique.

De plus, la récente sortie médiatique des deux conseillers du Roi Mohammed VI qui ont tenu à déclarer qu’ils n’avaient joué aucun «rôle» dans la constitution des listes des partis a semble-t-il été la goutte d’eau... Du coup, l’alibi avancé par Mohamed El Yazghi partait en fumée. Ainsi, plus de «gilet par balle» pour celui qui a érigé en priorité son avenir politique (et celui de son compagnon de route) au détriment de son parti ou de ce qui l’en reste. Volontaire ou pas, «l’initiative» des proches du Souverain a marqué les esprits.

Cependant, ce séisme politique, à faible intensité sismique (tous les ingrédients étaient réunis pour que cela explose) a également pour conséquence de déstabiliser et de déséquilibrer l’équipe gouvernementale. Alors que celle-ci éprouve un mal fou à trouver ses marques, à imposer le respect et à proposer un projet aux citoyens, voilà Abbas El Fassi, déjà aux abois, encore un peu plus fragilisé. Quelle sera la réaction du secrétaire général de l’Istiqlal ? Il doit certainement attendre les …ordres.

En attendant, une réunion extraordinaire se tiendra au siège de l'USFP. Au menu : la création d'une commission qui sera censer constituer un contre-pouvoir contre celui de Mohamed El Yazghi, et la désignation d'un porte-parole (neutre) du parti, ce qui constituera une première dans l'histoire des socialistes. Des décisions qui auront pour conséquence une répartition du pouvoir.

Quant à ceux qui associeraient cette démission aux débats sur la note de présentation de la loi de Finances 2008, qui a vu le boycott des parlementaires socialistes par une abstention groupée, ils font (malheureusement) fausse route. On aurait tant aimé que ce règlement de compte soit le fruit de débats controversés sur les orientations politiques du parti et non des luttes intestines. Voir des acteurs politiques, représentants du peuple, défendre les intérêts des populations sans calcul politicien n'est vraisemblablement pas à l'ordre du jour. Patience, patience...

Rachid Hallaouy
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