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La feuille de route pour le nouveau Parlement marocain

C’est un discours «porteur d’idées réformatrices» qui a été prononcé par SM le Roi, vendredi dernier, à l’occasion de l’ouverture de la nouvelle législature. Une sorte de feuille de route pour les députés et un programme pour l’action gouvernementale pour les cinq années à venir.

Dès les premières phrases, on a senti que le discours de ce vendredi 12 octobre 2007 est un véritable schéma directeur dont l’essence est de redonner confiance aux citoyens et de les réconcilier avec la politique. Un message on ne peut plus clair et qui n’est pas adressé seulement aux partis politiques, mais également à toutes les composantes de la société marocaine. Dans son discours, le Souverain a, en effet, mis l’accent sur la nécessité pour la classe politique de conférer toute la crédibilité à son action. «La politique, au sens large du terme, ne se réduit pas à une simple campagne électorale, pas plus qu’elle ne se résume à un banal spot publicitaire. La politique est, plutôt, l’art du possible entre les besoins et les moyens», souligne SM le Roi Mohammed VI pour qui les aspirations du citoyen sont à placer au-dessus de toutes autres considérations d’ordre électoral ou politique. Le Souverain a ainsi défini les grands chantiers qui attendent le pays. Des chantiers qui ont été catégorisés en trois grands axes. D’abord, «la préservation de l’unanimité» autour de l’intégrité territoriale, «première des causes vitales de la patrie et de la nation». En second lieu, «la consolidation des piliers sur lesquels repose un Etat fort, en l’occurrence la primauté de la loi, la préservation de l’identité nationale authentique mais ouverte sur son époque, ainsi que la consolidation de la sécurité et de la stabilité et la nécessité de se prémunir contre les velléités de radicalisme et d’extrémisme, et les risques du terrorisme». Quant au troisième axe, «il induit la nécessité de se focaliser sur trois priorités pressantes». Le Souverain a notamment appelé à la nécessaire «poursuite des réformes», à la «consolidation des acquis politiques et des droits de l’homme», aux grands projets structurants, au maintien des équilibres macro-économiques, au développement du tourisme et de l’habitat, à de meilleures productivité et compétitivité, ainsi qu’à la modernisation des secteurs publics et à l’incitation à l’initiative privée…

SM le Roi a également appelé à donner une «forte impulsion à certains secteurs d’activité, pour les rendre performants». Une réforme «en profondeur de l’éducation et de la formation» est à inscrire parmi les priorités du gouvernement et du Parlement. Le Souverain a donc appelé le gouvernement «à s’atteler sans tarder à la mise en place d’un plan d’urgence pour consolider ce qui a été réalisé et procéder aux réajustements qui s’imposent» en la matière.

Le discours du Souverain a également abordé «l’ancrage des règles de la bonne gouvernance». Ce qui ne peut se faire qu’«à travers notamment la réforme administrative nécessaire et la mise à niveau et la modernisation de l’économie pour endiguer le chômage et créer de l’emploi».

Cependant, «… la mise en œuvre optimale de ces chantiers de développement passe nécessairement par la régionalisation avancée et la décentralisation», souligne le Souverain.

Ecoute et coordination
SM le Roi Mohammed VI a invité, dans son discours d’ouverture de la nouvelle législature, les députés et les conseillers «à veiller à la coordination et à la coopération entre les deux chambres» pour une rationalisation de leur travail. Le Souverain a également souligné qu’il importe «d’écouter les idées avancées» par l’opposition «tant qu’elles sont judicieuses et vouées au service et à l’intérêt de la nation au même titre que celles de la majorité».

Jamal Eddine Herradi
Source: L'Economiste

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