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Législatives 2007 : "69% des Marocains iront voter"

Contrairement aux appréhensions de la classe politique, les Marocains comptent voter «massivement» le 7 septembre. C’est du moins ce que révèle un sondage récent de l’association 2007 Daba, rendu public hier.

Pour une surprise, elle est de taille: «69% des Marocains ont l’intention d’aller voter», soit donc les deux tiers de l’électorat.
Cette seconde vague du sondage de l’association, réalisée entre fin juillet et le 8 août 2007, a également révélé que les 18-24 ans seront très nombreux à prendre part, pour la première fois, au scrutin.

En effet, 74% de cette tranche d’âge ont affirmé être «tout à fait sûrs de voter». En outre, 54% des 25-29 ans ont déclaré qu’ils iront voter. En revanche, 12% des deux tranches d’âge précitées sont «tout à fait sûrs de ne pas voter».
Par ailleurs, le doute persiste chez 6% de l’échantillon qui «ne sont pas totalement sûrs de voter». Mais malgré tout, 70% des Marocains en âge de voter disent «ne pas savoir encore» pour quel parti politique ils comptent voter le 7 septembre. Et pourtant, 49% des 18-24 ans estiment que les prochaines échéances électorales revêtent un caractère «très important» pour le pays. L’on constate que c’est presque la même tendance chez leurs aînés, des 25-29 ans. 42% parmi ces derniers estiment que l’événement est «très important».

Les nihilistes, eux, sont catégoriques: ils sont 10% de l’échantillon à considérer que les prochaines élections ne sont pas du tout importantes. Pour leur part, les indécis ne représentent que 5% de l’échantillon.
Comparées à celles de 2002, les législatives du 7 septembre sont globalement perçues comme étant «plus crédibles». Du moins, ils sont 30% de l’échantillon à le penser. Les neutres sont tout aussi importants. Ils sont 35% à estimer que les prochaines élections ne seront «ni plus, ni moins crédibles» comparées à celles de 2002. Les sceptiques représentent quand même une frange importante de l’échantillon. Ils sont ainsi 19% à dire que les élections seront «moins crédibles» cette année. Toutefois, les indécis affirment volontiers pouvoir changer d’avis et aller voter sous réserve d’élections «transparentes, d’absence d’achat de voix, de candidats crédibles et sérieux...».

Intérêt pour la chose politique

S’agissant de l’intérêt que suscite la politique auprès des citoyens, 70% des sondés disent s’intéresser «beaucoup ou assez» à la chose politique. En revanche, un désintérêt est constaté auprès de 28% de l’échantillon qui disent «pas du tout ou peu» intéressés par la politique.
En mars 2007, les résultats de la première vague du sondage avaient révélé, rappelons-le, que le désintérêt a atteint son apogée chez les 18-29 ans. Il y a un an, la tendance était beaucoup plus «inquiétante».

Une enquête de L’Economiste/Sunergia a mis en relief en mai 2006 la perception des jeunes vis-à-vis de la politique (www.leconomiste.com). Selon ce sondage, «73% des jeunes s’estimaient mal représentés par leurs élus». Plus encore, «60% d’entre eux n’avaient pas confiance en la politique».
Un an plus tard, la situation semble un tant soit peu améliorée. Reste à savoir comment les partis politiques comptent convaincre pendant la campagne électorale (du 25 août au 6 septembre) ou du moins dissuader les indécis.

Méthodologie

Les éléments du sondage ont été recueillis sur la base d’un questionnaire administré en situation de face-à-face et au domicile des sondés. L’échantillon consulté se compose de 1.200 personnes représentatives des inscrits sur les listes électorales. Les critères de l’âge, du sexe, du lieu de résidence et du niveau d’instruction ont été pris en compte par souci de représentativité.

La cible de cette vague du sondage est composée de personnes des deux sexes, âgées de 18 ans et plus. La marge d’erreur de ce sondage se situe entre 1,7 et 2,8%. Les standards internationaux situent cette marge à moins de 3%.

Raisons de non-participation

De nombreux observateurs ont constaté que les jeunes votent moins que les personnes plus âgées. A cela, plusieurs raisons sont invoquées par l’échantillon, cible du sondage de 2007 Daba. La première raison citée renvoie aux promesses non tenues non seulement par les candidats-élus par le passé, mais aussi par les partis politiques (48%). Vient juste après, le chômage (44%), puis la perte de confiance et la méfiance à l’égard des formations politiques (30%). L’analphabétisme est également invoqué (11%), ou encore 3% qui ne se reconnaissent dans aucun parti politique.

Amin RBOUB & J. E. HERRADI
Source : L'Economiste

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