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Les danses Ahidûs et Ahwâsh

Présentation Générale
On distingue dans l’Atlas deux grandes zones linguistiques et musicales :


  • La zone Nord-Est, celle des Berbères, qui coïncide avec la musique dansée dite Ahidûs

  • La zone Sud-Ouest de l’Atlas, celle des Chleuhs, représentative des Ahwâsh.


Dans ces régions, la danse collective est l’expression de la joie qui accompagne le cycle de la vie sociale de ces communautés. Il s’agit d’un véritable spectacle mêlant à la fois musique, poésie, rythme, danse ainsi qu’une gestuelle bien précise qui est affinée par l’expérience.
La frontière entre Ahidûs et Ahwâsh est subtile. En effet, ils ont en commun leur appartenance au village ainsi que la langue utilisée. Cependant, certaines divergences les opposent :


  • Le rythme à cinq temps prédomine dans l’Ahidûs alors que l’Ahwâsh des Chleuhs préfère quant à lui un rythme binaire qui se modifie sous l’effet d’un accelerando.

  • D’un point de vue instrumental, dans l’Ahwâsh, les bendîrs (tambourins constitué d’un cercle de bois percé d’un trou permettant au pouce de la main gauche de saisir l’instrument) occupent divers rôles au contraire de l’Ahidûs où ils ont tous le même rôle. De plus, les tambours des Ahidûs sont munis d’un timbre alors que ceux de l’Ahwâsh ne le seraient pas.

Ahidûs
Les tribus Ahidûs vivent principalement dans le Moyen-Atlas et le Haut-Atlas oriental et parlent le tamazîght. Le groupe est généralement constitué par un grand cercle où, hommes et femmes, épousent les fluctuations du rythme des bendîrs (tambours) en reproduisant épaule contre épaule des mouvements corporels de plus en plus perceptibles.
Les danses Ahidûs passent par plusieurs phases durant lesquelles hommes et femmes abandonnent leur corps aux vibrations des chants et au rythme orchestré par le percussionniste central. Pour passer d’une phase à une autre, le percussionniste lève son bendîr, le fait tourner plusieurs fois autour du pouce afin de la chauffer et d’entamer un nouvel ahidûs (chaque chant correspondant à une danse d’Ahidûs).
C’est une occasion pour les hommes et les femmes de la tribu d’exprimer leur attachement aux valeurs et coutumes tribales. La légende raconte que deux amoureux, privés l’un de l’autre, pleurèrent tellement que deux lacs furent remplis (islî et tislît, i.e., le mari et la mariée). Le saint patron d’Imilchil offrit alors l’asile aux deux amoureux et prescrit à la tribu que plus rien n’entrave l’amour. C’est ainsi que chaque année la ville d’Imilchil organise le festival ou moussem des fiançailles.
Ainsi, Ahidûs symbolise l’union et l’importance de la communauté ou jma’â.

Ahwâsh
Ahwâsh est un spectacle de danses, d’improvisations poétiques, de percussions et de chants individuels et collectifs faisant partie de la fête et de la vie sociale ashelhi. C’est généralement un divertissement mais cela peut être également l’occasion de résoudre un conflit interne à la tribu.
Chaque région a son propre ahwâsh qui peut être mixte ou non, avec ou sans chant. Lorsque les deux sexes son représentés, le groupe des femmes est en face ou autour des hommes.
Les rythmes sont variés et riches en accentuations. A la différence des Ahidûs, les percussionnistes occupent des rôles différents : tous les benadîrs (tambours) n’ont pas le même registre sonore. Celui du chef percussionniste est accordé plus haut afin de se distinguer et émerger du lot.
Pour qu’un ahwâsh soit bien conduit il est nécessaire d’avoir un râye percussionniste, un premier danseur (ou a’allâm) et le musicien joueur de flûte métallique (tal’uwât ou awwasa). Le musicien gère le rythme et débute son improvisation pour attirer l’attention et réunir les amateurs de l’ahwâsh. Le poète lance les premiers vers et les répète jusqu’à ce que le choeur les assimile. Puis, quelques battements de percussion entament le cycle avec un mouvement de plus en plus accéléré.
Enfin, la découverte des danses Ahwâsh du côté de Ouarzazate par exemple vaut mieux qu’un long discours !
Salma

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