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Où iront les nouvelles aides européennes (1,3 milliard de DH)

123 millions d’euros, soit 1,3 milliard DH. Tel est le montant alloué par la Commission européenne au titre du plan de financement national 2006 pour le Maroc. Adoptés le 26 juillet 2006, ces financements Meda s’inscrivent dans le cadre de la nouvelle politique de voisinage de l’UE, consistant essentiellement à accompagner les réformes menées par le Maroc.

Le déblocage des fonds est cependant conditionné par la mise en place de plans d’actions négociées, mais aussi et surtout par l’existence de programmes de réformes ficelés. Ce montant est injecté directement dans le budget de l’Etat. Ainsi centralisé, il est par la suite réparti sur les différents programmes auxquels il est destiné, en fonction de l’importance qui leur est accordée côté U.E. Celle-ci assure un suivi méticuleux des engagements pris par le Maroc. De ce point de vue, la Commission européenne se veut rassurée et rassurante: les montants débloqués dépassent généralement, et de loin, les engagements pris. Pour preuve, les décaissements en 2005 ont atteint 212 millions d’euros alors que les promesses s’étaient faites autour de 135 millions d’euros. Ceci, par la deuxième fois consécutive. La raison n’est autre que l’accélération constatée des processus de réforme engagés. A noter que la part allouée au Maroc dans le cadre du budget 2007-2012 de l’UE sera fixée sur la base de la part allouée au Maroc des fonds Meda - le pays en est le premier bénéficiaire - mais aussi sur celle des financements débloqués en 2005.

Par programmes, la réforme de la fiscalité se taille la part du lion avec des financements tournant autour de 80 millions d’euros, soit quelque 880 millions DH. La finalité à terme est l’intégration du pays dans le marché intérieur européen. La rationalisation de l’environnement économique et la modernisation du volet institutionnel en sont le préalable. La mobilisation de ressources alternatives, particulièrement la fiscalité indirecte intérieure, est posée comme condition au maintien d’un environnement économique sain. En échange de ces aides, l’économie marocaine est appelée à se mettre au niveau des standards européens.

Le secteur de l’eau vient en deuxième position avec un montant alloué de l’ordre de 30 millions d’euros, soit 330 millions de DH. En ligne de mire, la clarification du contexte institutionnel du secteur et une gestion rationnelle et environnementale des ressources hydriques. L’assainissement est le troisième chantier auquel l’UE contribue. Ceci, à hauteur de 10 millions d’euros (110 millions DH). La participation de l’UE prendra la forme d’une bonification d’intérêt sur des prêts contractés auprès de la Banque européenne d’investissement (BEI). Les villes concernées sont de taille moyenne. Il s’agit notamment d’El Jadida, Kénitra, Nador et Agadir.

Droits de l’homme
Quelque 3 millions d’euros, soit 33 millions de DH viennent en quatrième lieu en appui aux actions de réparations collectives en faveur des régions victimes des violations passées des droits de l’Homme. Ces financements concernent des projets dans les régions du Rif, de Figuig, des provinces de Khénifra, d’Errachidia et de la zone d’Agdez-Zagora. Bien que minime, ce montant se veut un moyen d’accompagner une des recommandations phare du rapport final de l’Instance équité et réconciliation (IER) portant sur les violations perpétrées entre 1956 et 1999. Il s’agit aussi d’un geste d’appui de l’Union européenne aux réformes politiques et au processus de transition démocratique du Maroc.

Source : L'Economiste

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