Retrouver le rang perdu par le port de Sebta, tel semble l’objectif des autorités espagnoles.
Le gouvernement ibérique doit annoncer dans les prochains jours le nom de l’entreprise de transports sélectionnée dans le cadre de la ligne d’intérêt public Sebta-Algésiras. Celle-ci devra répondre, selon la presse espagnole, à un ensemble de critères synthétisés par la signature d’un contrat-programme. Seules deux entreprises, Balearia et Transmediterranea (présentes aussi sur la ligne Tanger-Algésiras) ont concouru à l’appel à manifestation d’intérêt lancé par la marine marchande du pays voisin. Le contrat-programme qui sera rendu public dans environ un mois prévoit, entre autres, qu’un bateau devra passer la nuit impérativement à Sebta. Le but recherché est, selon les autorités espagnoles, de rassurer les habitants de la ville de Sebta en cas d’une «éventuelle urgence».
Par le passé, ce contrat était servi en priorité à la compagnie Transmediterranea, mais depuis sa privatisation, l’Etat espagnol s’est vu dans l’obligation de mettre en place un appel d’offres pour respecter les règles de la concurrence.
Il n’est pas à écarter que la mise en place de cette ligne soit accompagnée de subventions importantes pour son maintien, car à part les week-ends et pendant la saison des MRE, celle-ci connaît un trafic assez bas. L’objectif côté espagnol est de contrer la montée en puissance de la destination Tanger -qui risque de se démarquer encore plus avec la migration vers TangerMed à l’horizon 2009- et de retrouver la place d’antan de deuxième port du détroit, après celui d’Algésiras.
A noter que ce contrat n’est pas sans attirer l’attention des opérateurs de la ligne Tanger-Algésiras. Même s’il entraîne une guerre des prix comme par le passé, il ne risque pas, selon un opérateur de la place, de trop concurrencer la destination Tanger. A rappeler que depuis 2003, le port tangérois a réussi à inverser la tendance et à rafler la mise à Sebta. Ce dernier jouissait d’une traversée moins courte et subventionnée, avec les meilleurs bateaux de l’époque. Mais les efforts marocains ont ramené rapidement Tanger dans la course. L’un des avantages indéniables de la traversée via Tanger est que les formalités administratives se font à bord des bateaux, ce qui diminue grandement le temps d’attente au port. Ce qui n’est pas le cas à la frontière de Bab Sebta.
Liaison par hélicoptère en 2008
Le projet de liaison aérienne entre les villes de Sebta et Algésiras devrait enfin pouvoir se concrétiser. Les autorités espagnoles ont annoncé le lancement du projet de construction de l’héliport à l’entrée de l’actuel port maritime d’Algésiras. Les travaux dureront six mois et la liaison entrera en service en 2008. Cette liaison aérienne dont le prix du billet sera subventionné à hauteur de 50% pour les habitants de la ville de Sebta, permettra de diminuer la durée du trajet entre les deux rives du détroit. Elle permettra aussi de mettre en place une liaison aérienne permanente qui pourrait, le cas échéant, être exploitée à partir de Tanger.
A noter que Sebta est déjà reliée par hélicoptère, via l’héliport de Malaga.
Ali ABJIOU
Source : L'Economiste