Le coût des transferts d'argent pour les migrants de France vers leurs pays d’origine pourrait être allégé bientôt. C’est une information du quotidien économique français Les Echos. Les autorités françaises se pencheront bientôt – fin septembre – sur la question.
Face à la crise économique, les transferts d’argent des immigrants vers les pays d’origine connaissent d’importantes baisses. A titre d’exemple, d’après Les Echos, les ressources transférées par la diaspora marocaine, dont 41 % proviennent de France, ont chuté de 14 % en un an. Constituant la deuxième source de devises du pays après le tourisme (9 % du PIB en 2008), les fonds envoyés par la diaspora marocaine ont connu une baisse significative (-14,3% à fin avril), depuis le début de 2009.
La Banque Mondiale (BM) prévoit d’ailleurs leur diminution d’au moins 7,3% en 2009 dans le monde pour atteindre 304 milliards de dollars. Et cette baisse est visible déjà. « Avec la crise, certains travailleurs ont perdu leur travail, d'autres ont vu les missions d'intérim se raréfier. Le résultat, c'est qu'ils envoient moins d'argent qu'avant », analyse Alliate Chiahou, responsable de l'Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), cité par Les Echos. Pourtant ces fonds envoyés – plus importants que l’aide au développement en 2008 – constituent une manne financière indispensable pour l’économie de ces pays. Près de 90 % de ces envois financent des dépenses de première nécessité (nourriture, scolarisation, santé) informe Les Echos.
Ainsi pour y remédier à cette situation créée par la crise, la France veut prendre le taureau par les cornes. Le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, réunira à cet effet, un comité de travail pour étudier une baisse du coût des transferts de fonds envoyés. Le département d’Eric Besson fera appel à tous les acteurs publics (ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, Agence française de développement) et privés (Western Union, banques françaises), qui interviennent dans le processus. Selon un conseiller de Besson, l’objectif visé est de « tout faire pour abaisser les coûts de ces transferts de 5 % sur cinq ans, comme le prévoient les engagements pris par le G8 en juin dernier ».
Actuellement les commissions perçues par les sociétés spécialisées en France sur les envois varient entre 10 et 30 % selon les destinations. Ces taxes sont jugées trop onéreuses et Eric Besson, à travers la commission qui sera mise en place, espère trouver un consensus et arriver à une réduction. Les résultats de ladite commission sont attendus d’ici à la fin de l'année.
Ibrahima Koné
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