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Maroc-Inde : Trois accords de coopération signés

Promouvoir, identifier et explorer. Ce sont les mots d’ordre du Conseil d’affaires maroco-indien qui s’est tenu en marge de la visite officielle du Premier ministre Driss Jettou en Inde, du 6 au 9 décembre.

Prévue au départ pour la fin de l’année dernière, la troisième session du Conseil ne s’est réunie qu’une année après à Delhi.
Côté marocain, une délégation étoffée d’opérateurs économiques (une quarantaine au total) a pris part à l’un des moments forts de la visite officielle du Premier ministre. Sous la présidence de Mourad Chérif, DG du groupe OCP, le Conseil d’affaires Maroc-CII (confédération des industries indiennes) anime une dizaine de comites spécifiques. Mourad Chérif et l’OCP sont en terrain connu en Inde. Le groupe est en quelque sorte le porte-drapeau de l’économie marocaine à travers des partenariats industriels avec des firmes indiennes.

Sur le plan politique, l’Inde est un acteur stratégique pour le Maroc. La réforme qui se profile de l’ONU devrait voir le pays faire son entrée dans le cercle des membres permanents du Conseil de sécurité.

Sur le plan économique, le poids démographique de l’Inde (1 milliard d’habitants) en fait potentiellement un acteur de premier choix, à condition de se positionner sur des créneaux et de maîtriser la logistique (Merci Tanger Med). Ce pays compte une importante classe moyenne (plus de 100 millions de personnes) dotée d’un pouvoir d’achat similaire à celui d’un consommateur de pays développés en Europe.

Pour l’OCP et le Maroc, le premier marché mondial d’acide phosphorique est incontournable. «L’Inde consomme la moitié de la production mondiale de l’acide phosphorique. L’OCP est le leader mondial de phosphate, nous sommes donc condamnés à coopérer», affirme Mourad Chérif. La coopération entre le groupe indien Birla et le groupe OCP est un exemple à suivre, poursuit-il. En 1999, les deux groupes ont créé la société IMQCID au Maroc avec un investissement de 203 millions de dollars pour produire 330.000 tonnes d’acide phosphorique par an.

L’objectif de la session du Conseil d’affaires est d’identifier des domaines de coopération industrielle, notamment dans le privé. Dans les NTI, par exemple, le sous-continent est une référence mondiale mais aussi dans le tourisme, l’agroalimentaire, le textile, l’agriculture et l’immobilier.

Dans la foulée de la rencontre entre les milieux d’affaires des deux pays, l’Inde et le Maroc ont signé trois accords de coopération dans les secteurs de l’énergie, la recherche agronomique et le transport aérien. Suivra une convention sur le transport maritime pour faciliter la fluidité des échanges commerciaux entre les deux pays.
En dehors des phosphates et dérivés, les échanges commerciaux entre les deux pays restent très limités. Les opérateurs économiques ont donc du pain sur la planche. La balance commerciale est largement en faveur du Maroc. Ce dernier exporte principalement phosphates et dérivés, produits électroniques, débris des métaux, épices et dans une moindre mesure machineries électriques, articles en bois et produits finis de textile.

En contrepartie, il importe produits pétroliers, fils de coton et de soie, machinerie, équipements de transport … Des opportunités restent donc à explorer du côté marocain, notamment pour des produits compétitifs comme le liège, le cuivre, l’huile d’olive, les olives, les conserves de poisson et les oranges.
A noter que des visites sectorielles devront être organisées l’année prochaine en vue de multiplier les contacts avec les professionnels d’autres villes indiennes (Bombay, Bangalore …)


Volume des échanges
Entre 2003 et 2004, l’excédent marocain a quasiment doublé, selon les derniers chiffres du ministère indien du Commerce et de l’Industrie. Et ce, en raison de la bonne évolution des exportations marocaines d’acide phosphorique (le phosphate marocain et ses dérivés ont bénéficié d’une bonne mousson indienne en 2003).

De même, les importations marocaines ont connu un déclin dû principalement à la chute des exportations indiennes dans le secteur des produits pétroliers. Ainsi, l’exercice fiscal (mars 2003 à avril 2004) a enregistré une croissance dans les exportations marocaines qui ont atteint 255,61 millions de dollars, soit une croissance de 28, 03% en comparaison avec l’exercice fiscal précédent. La même année a été marquée par une chute des importations marocaines qui ont atteint 87,14 millions de dollars, soit une croissance négative de – 31% par rapport à 2002/2003.

L’excédent commercial s’est élevé en conséquence à 168,47 millions de dollars en 2003/2004 après avoir enregistré la valeur de 72,67 millions de dollars au cours de l’exercice 2002/2003.

Aziza EL AFFAS
Source : L'economiste

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