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L'usine Renault à Tanger créée encore des jalousies en Algérie

Le projet d'usine Renault à Tanger n'a pas fini de générer des remous chez le voisin algérien. C'est pourtant le patron de Renault Algérie, Stéphane Galoustian, qui le dit lui-même : Le Maroc est en avance sur son voisin dans le volet des équipements automobiles. L'Algérie, qui ne peut s'empêcher de prêcher le nationalisme à tout va et souvent sans bon sens, voit cette décision d'un très mauvais œil.

Les ventes du groupe Renault sont en hausse de 27,5% en Algérie et 12,8% au Maroc. La presse algérienne a donc demandé des comptes à la marque au losange qui a préféré le Maroc pour sa futur usine. Mais le patron de Renault a répondu à la charge en se montrant critique à l'égard du tissu industriel automobile algérien. Des propos durs qui ne seront pas du goût des journalistes présent : « Connaissez-vous un équipementier automobile en Algérie qui sache fabriquer une pièce selon les normes ? ». A ce propos, le groupe Renault-Nissan compte en effet assurer l'approvisionnement du futur site de production de Tanger, à raison de 75 % auprès des équipementiers locaux.

Mieux encore, le constructeur automobile continue à lister les lacunes du tissu industriel en Algérie en déclarant « Où sont les zones franches ? Où est ce tissu industriel qui serait à même de contribuer à la création d’une industrie automobile ? Comment voulez-vous y parvenir si le gouvernement vous institue encore une taxe de 1 % sur le chiffre d’affaires ? », indique-t-il, dans des propos rapportés par Le Jeune Indépendant. Pour rappel, la taxe de 1% du chiffre d'affaires vise à limiter la vente de véhicules importés et créer les conditions favorables pour l'essor d'une industrie automobile en Algérie.

Renault, via Tanger-Med, s’apprête donc à investir au Maroc près de 1 milliard d’euros d’ici à 2015 et créer 6 000 emplois directs. Constat combiné avec le prétendu « ton méprisant à la limite de l'insupportable » de Stéphane Galoustian, qui « continue de narguer les pouvoirs publics », il n'en fallait pas moins à nos voisins pour raviver les animosités anciennes.

Les arguments politiques ou nationalistes ont peut de place dans des logiques économiques d'entreprises privées qui plus est, multinationales. Seule la logique financière et industrielle comptent pour elles. Beaucoup de sociétés dans le domaine aéronautique par exemple mettent en concurrence la Tunisie et le Maroc ces derniers mois. On n'a pas vu l'un des deux pays demander des comptes aux opérateurs privés ayant choisit l'un ou l'autre. L'émulation internationale consiste justement à faire son auto-critique afin d'améliorer l'attractivité du pays pour les investisseurs étrangers.

Nezha Maachi & Mohamed Ezzouak
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