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Maroc - immobilier : l’étau se resserre autour de Marrakech

«Plus aucune banque ne s’engagera auprès d’un promoteur immobilier à Marrakech». Cette information est distillée (en off) par un donneur d'ordre de la place financière de premier plan. Il a préféré gardé l’anonymat «de manière à ne pas crisper mes confrères», dit-il. Les promoteurs dans le domaines de riads et maisons d'hôtes risquent de voir le robinet du crédit coupé.

Cette décision est-elle liée à la conjoncture économique internationale ? A l’ouragan qui a traversé la bourse de Casablanca (42 milliards de Dh de capitalisation parti en fumée en 2 jours) ? Au «surbooking» de projets immobiliers dans la ville ocre ? A l’irresponsabilité des élus de la ville (aucune organisation urbaine de la ville), des opérateurs immobiliers (dont l’appétit n’a pas de limite avec des marges de 200 %) et des acteurs économiques (particulièrement les restaurateurs et hôteliers) qui pratiquent des prix injustifiés?

Voilà comment on contribue efficacement à plomber l’assise socioéconomique d’une ville ! Aujourd’hui, la messe est dite. Plus de projets immobiliers touristiques – riads, maisons d’hôtes- ne sortiront de la terre marrakchie. En clair, en dehors des projets financés à hauteur de 100 % sur fonds propres, point de salut.

Ce coup d’arrêt n’était-il pas prévisible? Le ralentissement de l’activité touristique, qui a débuté en début d’année 2008, aurait dû interpeller les décideurs politiques et les opérateurs du secteur. Ces derniers optaient pour la politique de la chaise vide, maquillant les chiffres et intoxiquant la place par des discours rassurant.

«Aujourd’hui, de gros projets immobiliers ont été stoppés où revus la baisse. La situation est devenue tendue. Personne n’a de visibilité. Avec ce qui vient de se produire aux Etats-Unis et en Europe, Marrakech doit s’apprêter à vivre des lendemains très douloureux», indique un promoteur de la cité ocre.

La nouvelle destination golfique (et ses 21 parcours de golf aux standards internationaux ?!) sera-t-elle faire face à la conjoncture mondiale ? Comment compte-t-elle réagir ? A-t-elle les moyens de le faire ? Ils sont peu nombreux à pouvoir apporter des éléments de réponses.

Faut-il s’attendre à un effet de contagion sur les autres projets immobiliers et un écroulement du marché ? Il est fort probable que des projets annoncés en grande pompe ne voient jamais le jour, et que d’autres soient «bradés». Une certitude, ceux sont les institutions bancaires qui sont à la baguette.

Au Maroc, réputé pour son système financier (on dit que le système bancaire marocain est un des plus efficaces en Afrique), les banques sont maîtres du jeu. A défaut d’une régulation du secteur par la puissance publique, ceux sont elles qui auront cette responsabilité. Et elles vont l’assumer. Aucune crainte à nourrir à ce niveau là.

Rachid Hallaouy
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