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Etude. Le «crédit conso» vu par les Marocains

L'association professionnelle des sociétés de financement (APSF) a livré les résultats de son enquête sur la perception des crédits à la consommation par les clients. Des résultats révélateurs sur une tendance accrue de l'endettement.

Si un grand nombre de Marocains voient leur fardeau budgétaire alourdi par l'endettement, c'est que les sociétés de financement ont trouvé les arguments clés qui leur permettent de dépasser la dernière barrière psychologique. Depuis quelques années déjà, les formules de «crédit gratuit» et les promesses de «taux d'intérêt bas» constituent les arguments les plus vendeurs utilisés par les sociétés de financement. Cela a été mis en évidence par l'association professionnelle des sociétés de financement (APSF) dans les résultats de son enquête sur les crédits à la consommation au titre de l'année 2007.

En plus des publicités alléchantes, la cherté de la vie pousse de plus en plus de Marocains à contracter un, voire plusieurs crédits à la fois. Selon l'enquête de l'APSF en effet, «plus de trois personnes sur quatre(78%), sont titulaires de 1 ou 2 crédits à la consommation et une personne sur cinq (22%) est titulaire de plus de 2 crédits à la consommation». Parallèlement, la même source tient à indiquer que la tendance à l'endettement est plus forte lorsqu'on est déjà endetté. Et ici, les motivations sont diverses. Un Marocain ira s'endetter pour plus d'une raison. Selon l'étude, le Marocain souscrit son premier crédit pour s'offrir une voiture. Le second prêt, lui, est contracté pour s'équiper en matériel domestique. En troisième et quatrième ordres se placent, d'une part, le financement des études des enfants, et d'autre part, le remboursement d'un crédit antérieur. Par ailleurs, et «dans l'ordre, la fête familiale, l'habillement, l'acquisition d'une motocyclette et la fête religieuse sont les raisons les moins citées», soulignent les professionnels. Ce qui est intéressant à retenir, c'est que 41 % des personnes qui recourent à un troisième ou quatrième prêt le font pour en rembourser un autre ! Cela est, d'ailleurs lié avec un autre élément : le surendettement. Car, avec le cumul des prêts contractés, c'est le remboursement qui est mis en cause, ou du moins, en doute. Dans le cadre de l'enquête de l'APSF, si 4 personnes sur 5 disent ne pas avoir eu de mal à rembourser leur premier crédit, 2 personnes sur 3 ayant un quatrième crédit disent avoir du mal à le rembourser. La situation n'est guère plus aisée lorsqu'un crédit immobilier vient s'ajouter à la liste des crédits contractés. L'enquête a en effet montré qu'un interrogé sur 2 était en train de rembourser un crédit immobilier. Toujours sur le volet du surendettement, 21% des personnes pensent qu'un individu surendetté est une personne qui vit au-dessus de ses moyens. 12%, rejettent toute responsabilité et soutiennent que leur surendettement est lié à l'incitation des sociétés de crédit. Plus rationnels, 58% des personnes sondées affirment que la responsabilité est partagée.

Notons également, que près d'une personne sur trois (28%) dit avoir essuyé un refus pour sa demande de crédit. Les raisons invoquées par la société de crédit ont d'abord trait au niveau d'endettement puis à l'insuffisance des revenus personnels. A la question de savoir quelle part de leur revenu les personnes questionnées seraient prêtes à affecter en remboursement d'un prêt, l'APSF met en avant que près de 60% de personnes sont disposées à réserver entre 10 et 30% de leur revenu mensuel net au paiement de leurs échéances. Néanmoins, plus les montants sont «faibles», plus les durées choisies sont courtes. Signe que le Marocain cherche à se débarrasser le plus vite possible de son prêt... peut-être pour en contracter un autre.

Meriam Allam
Source: Le Soir echos

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