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Les Brestois découvrent les grands projets du Maroc

Le choc des contrastes. La tradition et la modernité. Dans les embouteillages de Casablanca, la capitale économique du Maroc, les carrioles tirées par des ânes se mêlent aux véhicules 4 x 4 dernier modèle. Conduite par François Cuillandre, le maire de Brest, la mission économique et scientifique Jeanne d'Arc rentre d'un pays à la fois très proche et très différent du nôtre.

Élus, cadres de la CCI, représentants des entreprises, universitaires, chercheurs... Quelque 70 personnes ont participé à cette mission qui, chaque année, profite d'une escale de la Jeanne d'Arc pour créer ou approfondir des coopérations avec le pays d'accueil. À Casablanca puis à Rabat, la capitale politique du royaume du Maroc, elles ont découvert un pays qui bouge.

« Le Maroc est un pays en mutation. Il vit actuellement un processus de transformation après des décennies de conservatisme. Cela s'est amplifié sous le règne du roi Mohammed VI », a confirmé l'ambassadeur de France au Maroc, Jean-François Thibault, lors de sa rencontre avec la délégation brestoise.

Les réformes entreprises pour libéraliser l'économie se sont traduites par des privatisations dont ont bénéficié, notamment, de grands groupes français, comme Veolia qui a obtenu la concession de la distribution d'eau et d'électricité dans trois grandes villes marocaines (Rabat, Tanger, Tétouan).

L'ambassadeur n'a pas caché que des handicaps majeurs continuent d'entraver le développement social et économique. Le Maroc compte encore plus de 40 % d'analphabètes. Les performances de son système éducatif sont aussi très médiocres. « Il y a un grand décalage entre la formation et les besoins du marché de l'emploi », note l'ambassadeur.

Dans le domaine de la santé, les déficiences sont également marquées même si l'espérance de vie atteint 70 ans. Les écarts de richesse sont impressionnants. Le salaire minimum ne dépasse pas 1 870 dirhams (170 €). Le secteur informel de l'économie, c'est-à-dire le travail non déclaré, est très développé. « Et il y a aussi de l'informel dans le formel », remarque avec humour un responsable d'entreprise.

Pourtant, le pays bouge en profondeur. La grande distribution est en plein boum. Les consommateurs y trouvent souvent les produits de base à des prix inférieurs à ceux pratiqués dans le commerce traditionnel car il y a moins d'intermédiaires.

Les grands chantiers ne manquent pas. Dans le domaine des infrastructures de base, comme l'eau, l'électricité et l'habitat, le Maroc s'efforce de rattraper son retard. À Rabat, le chantier du tramway a démarré.

D'importants investissements sont également réalisés pour développer l'économie, en particulier le secteur touristique. À travers le plan Azur, le Maroc a pour ambition d'attirer 10 millions de touristes aux alentours de 2010. Il prévoit la réalisation de six stations balnéaires et d'une quinzaine de marinas comme celle de Rabat et Casablanca.

Olivier MÉLENNEC
Source : Ouest-France

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