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Le plan Azur trébuche à Saïdia

C’est le premier couac à compter à l’actif du ministre du Tourisme. L’ouverture cet été de la station balnéaire pilote du plan Azur est bel et bien compromise! Un report qui porte préjudice à l’ensemble du programme.

Selon nos informations, trois hôtels ne sont pas encore prêts et ne peuvent l’être que vers l’été 2009. Hier mardi, des dirigeants de la société Fadesa étaient en pourparlers avec les entreprises sous-traitantes sur site et qui avaient arrêté les travaux et réclament d’être payées. Le retard se situe également au niveau des infrastructures, puisque la station d’épuration n’est pas encore opérationnelle.

Par ailleurs, l’ouverture des locaux commerciaux ne se fera pas non plus dans les délais. De nombreux acquéreurs de boutiques ont été avertis du report par Fadesa. L’aménageur constructeur leur aurait notifié que la livraison ne se fera qu’en 2009 au lieu de 2008. Certains acquéreurs mécontents mettent déjà le holà. L’on parle d’un manque à gagner d’au moins un an pour des enseignes adossées généralement à de grands groupes étrangers.

Dans une logique d’anticipation, certaines franchises, ayant fait le choix de s’installer à Saïdia, auraient déjà importé des quantités importantes de stocks. Généralement, une marchandise de prêt-à-porter, qui sera invendue puisqu’elle sera hors saison voire démodée d’ici l’été 2009. Au niveau des services communication de Fadesa à Casablanca, c’est le black-out total: «Personne n’est habilitée à communiquer. Seul le DG pourra répondre à vos questions», lâche la responsable de com sur un ton déplaisant.

De sources sûres, le lancement commercial de l’ensemble du site sera reporté d’au moins une année. «La livraison ne peut se faire que vers les mois de mai-juin 2009», annonce sous couvert de l’anonymat un autre responsable à Fadesa. «Nous expliquons aux acquéreurs que nous sommes globaux dans notre démarche, nous voulons livrer un package dans un site intégré et non des unités individuelles», explique un cadre commercial.

La galerie marchande, rappelons-le donne sur la Marina. Elle s’étend sur quelque 20 ha. Le shopping center est aménagé en boutiques haut standing, médina et grands centres commerciaux. De grandes marques et franchises y ont déjà acquis des locaux en mode location.

D’autres cadres de Fadesa imputent en grande partie le retard à des facteurs exogènes. «Cela ne dépend pas que de la volonté de Fadesa. Plusieurs paramètres nous échappent complètement», signalent-ils. Ils font surtout allusion à l’ensemble des intervenants dans les démarches administratives, les autorisations, les autorités locales, le CRI, le département du Tourisme… Autant d’intervenants dont la décision finale d’ouverture dépendra forcément de leur réactivité et de leur degré d’implication voire de coopération.

Rappelons que L’Economiste s’est rendu récemment sur site, la direction commerciale avait déjà averti qu’il allait y avoir un retard dans les livraisons: «Il faut ramener ce retard à l’envergure du projet. C’est une ville dans la ville», avait expliqué le directeur commercial, Farid Chbani, qui ne fait plus partie de Fadesa depuis quelques semaines. «Sans parler de l’enclavement originel de la zone et des difficultés d’accès au terrain», avait soulevé l’ex-directeur commercial qui travaille actuellement pour le compte d’une autre société à Larache. Le directeur commercial n’est pas le seul à avoir quitté Fadesa. Un autre cadre supérieur a été débarqué. Il s’agit de l’ancien DG espagnol, Juan Cano. Il a été remplacé par un autre directeur, marocain cette fois-ci et ancien cadre d’Addoha. Quant à Juan Cano, il travaille aujourd’hui pour le compte de la CGI à Marrakech.

Amin Rboub
Source: L'Economiste

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