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Les pilotes de la RAM menacent à nouveau d’aller en grève

La grogne monte chez les pilotes de Royal Air Maroc, affiliés à l’Association marocaine des pilotes de ligne (Ampl). Ils ont décidé d’engager une série d’actions pour faire aboutir leurs revendications. Motif invoqué, les négociations menées depuis plus de neuf mois avec la direction de la compagnie ne débouchent sur rien de concret.

Il faut donc s’attendre, au cours des jours qui viennent, à un dépôt d’un préavis de grève dont la date et la durée seront décidées lors d’une assemblée générale (AG) prévue à la mi-décembre.

Certes, explique Najib Ibrahimi, porte-parole de l’association, «la grève des pilotes reste un dernier recours». C’est d’ailleurs ce qui avait été annoncé, lors de l’AG qui a eu lieu le 26 novembre. Mais les pilotes tiennent à se faire entendre. D’ailleurs, depuis le 1er décembre, les commandants de bord ont décidé de ne plus voler avec les pilotes étrangers. Il faut, en effet, savoir que plusieurs pilotes venus de différents pays, encadrés par des pilotes marocains, effectuent des stages à la RAM, en vue de cumuler le nombre d’heures de vols nécessaires, passage obligé pour l’obtention d’un «label RAM» qui leur permettrait de trouver un emploi dans n’importe quelle compagnie aérienne.

Autre décision prise, les pilotes nationaux ont décidé de ne plus assurer ce qu’ils appellent «les réserves», c’est-à-dire de rester disponibles et joignables -selon une liste préétablie- pour remplacer un collègue défaillant.

Un contrat Atlas Blue pour les nouvelles recrues
C’est en fait la politique des ressources humaines et notamment de recrutement qui est mise à l’index par l’Ampl. Autre exemple de mécontentement, les pilotes engagés par la RAM signent, selon l’AMPL, un contrat avec Atlas Blue, la compagnie low cost, avec des salaires deux fois moins élevés que ceux des anciens.

En filigrane, c’est le transfert de certains vols vers Atlas Blue, entièrement ou en partie qui gêne aux entournures les pilotes de la Ram. Ces derniers s’interrogent sur l’avenir de leur statut. Déjà, ils avancent que certains avantages acquis de longue date sont remis en question ou grignotés. L’association brandit l’exemple de l’assurance pour perte de licence pour illustrer la situation ou encore l’octroi de billets gratuits aux pilotes Ram, et pas ceux d’Atlas Blue.
D’un autre côté, et même si les responsables de la compagnie nationale évitent de s’exprimer sur le blocage actuel, il faut se rendre à l’évidence que l’ouverture du ciel et l’arrivée en masse de compagnies low cost étrangères posent de sérieux problèmes de concurrence et oblige la Ram à chercher à réduire ses coûts. De cela l’AMPL se dit consciente, mais elle estime qu’un tel processus devrait s’accompagner par des «discussions avec les partenaires sociaux». Grève, alors ? Réponse d’ici à quelques jours.

Source: La Vie Eco

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