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Le nouveau terminal de l'Aéroport Mohammed V en service

Après 30 mois de gros travaux, le Terminal 2 de l’aéroport Mohammed V est fin prêt. D’une capacité d’accueil de 6 millions de passagers, portant la capacité globale à 11 millions, le premier aéroport national devra se hisser, comme il l’aspire, au rang de plateforme internationale reliant l’Afrique à l’Europe et l’Amérique au Moyen-Orient.

On ne tarit pas d’éloges, ici et là sur cette réalisation qualifiée «d’un des plus gros chantiers du Maroc». Beau, lumineux, moderne… les qualificatifs fusent dans un concert de louanges. Et pourtant… aussi beau soit-il, le terminal 2 ne fait pas l’unanimité. Du côté des compagnies aériennes, on râle dur. Sous couvert d’anonymat, les langues se délient et plusieurs responsables confient leur mécontentement. Parmi les questions qui fâchent, l’emplacement alloué par l’ONDA aux compagnies. «Ce sera probablement l’unique aéroport au monde où les compagnies aériennes ne disposeront pas de comptoirs de billetterie au niveau des départs», dénonce le représentant d’une compagnie aérienne étrangère. Les places réservées se situent, toujours d’après la même source, au niveau des arrivées, dans des locaux exigus et sans fenêtre. Difficile de faire des affaires. «On a privilégié les locaux commerciaux, pourtant ce sont les compagnies qui font le commerce des aéroports», fait remarquer cette même source. L’ONDA affiche pour 2006, une croissance de 16,5% des redevances aéroportuaires qui constituent par ailleurs 88% de son chiffre d’affaires (195 millions de DH).

Autre «incongruité», l’ONDA n’aurait tout simplement pas prévu de rampe montante, à l’usage des handicapés ou des personnes chargées de bagages. «On n’a pas pris en considération la typologie du voyageur marocain», regrette cet autre responsable. Avec des personnes handicapées, des voyageurs souvent accompagnés de leurs familles, beaucoup d’enfants… «il risque d’y avoir une belle pagaille», avance-t-il. La série des récriminations est longue: insuffisance des postes pour les filtres de police, trop grande distance entre les guichets et les salles d’embarquement: il faut compter 20 à 25 minutes de trajet, ce qui obligerait les compagnies à avancer l’horaire limite de présence aux guichets.

Absence aussi de voiturettes pour circuler à l’intérieur de l’enceinte. Des compagnies en auront acquis à leurs frais… Last but not least, les compagnies auront à payer plus cher. Elles devront subir une hausse de 30% pour les locaux de piste, et supérieure à 50 % pour les comptoirs vente.
Du coup, des compagnies traînent à signer les contrats avec l’ONDA, se concertent entre elles, tempêtent et menacent. Finiront-elles par arracher quelques concessions?

Pour un milliard de DH…
Le Terminal 2 aura coûté plus d’un milliard de DH. L’ONDA y a misé 530 millions de DH en fonds propres, ajoutés aux 280 millions de DH, financés par la Banque africaine pour le développement et aux 170 millions du Fonds africain pour le développement économique. La nouvelle plateforme pourra traiter simultanément 8 à 10 avions et est alimentée pour une partie de ses besoins électriques par énergie solaire. Des équipements modernes aussi pour la sécurité aérienne, un point de contrôle vidéo, 10 passerelles télescopiques et 77 caméras fixes et 14 détecteurs de bagages à mains et de portes magnétiques.

Doté d’une superficie couverte de 66.000 m2, l’édifice compte un business center, des restaurants, un hôtel, une galerie d’art… 20% de la superficie est dédiée aux locaux de commerce au profit de 34 sociétés. Un parking d’une capacité de 1.400 véhicules s’ajoute aux quatre déjà existants, portant à 3.280 le nombre de places disponibles.

Amine Boushaba
Source: L'Economiste

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