Pour que les MRE de Hollande viennent investir

À but non-lucratif, l’organisme a pour mission d’encourager puis d’encadrer les entrepreneurs migrants à investir dans leur pays d’origine. Le marché hollandais est actuellement saturé, et l’internationalisation de son tissu d’entreprises est incontournable.


Un budget de départ de 200.000 euros a donc été investi dans la création de Int’Ent Maroc. Pour l’instant, le financement provient presque exclusivement du ministère hollandais de la Coopération. «Mais nous sommes toujours à la recherche d’autres subventions», glisse Asmae Idrissy, directrice.

Concrètement, les services de Int’Ent s’adressent aux Hollandais d’origine marocaine, de deuxième et troisième génération, qui souhaitent investir au Maroc. «Souvent, ils parlent l’arabe avec peine et ne connaissent presque rien du pays», explique Abdellatif Berrada, président. Mais avant d’être placé sous l’aile de Int’Ent, l’intéressé doit d’abord obtenir le financement de la part d’une banque. «Nous ne travaillons, évidemment, qu’avec des porteurs de projets viables», précise Berrada. Ensuite, une équipe de ressources humaines accueille le nouveau venu. «Nous avons un coordinateur au bureau central, et des experts en free-lance partout à travers le Royaume», précise Asmae Idrissy.En plus de son partenariat avec la banque Al-Amal, Int’Ent entretient des liens privilégiés avec de nombreuses institutions marocaines. «Nous travaillons avec la Fondation de la Banque populaire, la Fondation Hassan II, les centres régionaux d’investissement et les chambres de commerce», ajoute la directrice.

Cet incubateur d’entreprises a attiré Mimoun El Arkoubi, un jeune entrepreneur hollandais, qui baragouine l’arabe, et ne parle pas français. Dès la mi-septembre, son usine de stroopwafel -gaufre hollandaise traditionnelle- ouvrira ses portes à Sidi Bernoussi. L’investissement est de 320.000 euros, soit 3,6 millions de DH. Au moins seize emplois seront créés pour démarrer. L’accompagnement de Int’Ent Maroc a permis à El Arkoubi de faire en une année ce qui lui aurait normalement pris cinq fois plus de temps. «Étude de marché, contact avec les fournisseurs et avec les clients potentiels, etc.», explique-t-il.

Int’Ent Maroc en a aussi profité pour annoncer la signature d’une convention avec Dar Ad-Damane, l’institution marocaine spécialisée en garantie financière. Celle-ci pourra, à son propre risque ou en risque partagé avec le fonds de garantie de la fondation hollandaise, garantir jusqu’à 75% du montant du crédit d’un projet.